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COP26 : Le prince Charles espère des actes, pas des paroles

Le prince Charles a souhaité que les dirigeants internationaux ne fassent pas "que parler" au sommet de la COP26 mais prennent des mesures ambitieuses contre le changement climatique, disant "comprendre" la frustration des militants écologistes.

Dans une interview à la BBC diffusée lundi, l'héritier du trône britannique affirme comprendre "bien sûr" les critiques de la jeune militante Greta Thunberg envers les responsables politiques qu'elle accuse de rester impassibles face à l'urgence climatique.

"Tous ces jeunes ont l'impression qu'il ne se passe jamais rien, alors bien sûr, ils deviennent frustrés", a déclaré le prince Charles, qui se rendra à la COP26 à Glasgow (Ecosse) avec sa mère, la reine Elizabeth II.

Il a aussi dit qu'il comprenait pourquoi des groupes écologistes comme Extinction Rebellion manifestaient et bloquaient des axes routiers, des actions condamnées par le gouvernement britannique.

"Je comprends parfaitement la frustration, la difficulté est de savoir comment diriger cette frustration d'une manière plus constructive que destructrice", a-t-il déclaré.

Sensible à la cause environnementale de longue date, Charles, 72 ans, s'est dit inquiet que les dirigeants internationaux qui se réuniront à partir du 31 octobre à Glasgow ne "fassent que parler" lors de la COP26, au lieu de prendre des mesures pour réduire drastiquement leurs émissions de gaz à effet de serre.

Depuis la signature des accords de Paris en 2015, la transition vers une économie et des énergies plus propres a progressé, mais trop lentement pour limiter le réchauffement à 2°C, a fortiori 1,5°C, par rapport à la fin du XIXe siècle.

Dans un appel téléphonique passé lundi à son homologue indien Narendra Modi, le Premier ministre britannique Boris Johnson a "souligné l'importance de faire des progrès concrets sur le changement climatique avant et lors du prochain sommet COP26", selon un porte-parole de Downing Street.

Boris Johnson a également "exprimé son espoir" que l'Inde, troisième émetteur mondial de carbone, s'engage à des objectifs écologiques "plus ambitieux" et à "atteindre un objectif de zéro émission".

- Risque "catastrophique" -

"Le problème, c'est d'agir sur le terrain", a déclaré le prince Charles. L'impact serait "catastrophique" si des mesures ambitieuses n'étaient pas décidées, a-t-il averti.

"Cela commence déjà à être catastrophique car rien dans la nature ne peut survivre à la pression créée par ces conditions météorologiques extrêmes", a-t-il déclaré.

Lors de son entretien avec la BBC, le duc de Cornouailles a également évoqué ses propres efforts pour réduire son empreinte carbone, expliquant ne manger ni viande ni poisson deux jours par semaine et avoir réduit sa consommation de produits laitiers.

"Si davantage de gens faisaient cela, cela réduirait beaucoup la pression sur l'environnement", a-t-il dit.

Il a aussi raconté que sa voiture, une Aston Martin qu'il possède depuis plus de 50 ans, avait été modifiée pour pouvoir rouler avec "du surplus de vin blanc anglais et du lactosérum provenant du processus de fabrication du fromage". Elle fonctionne avec un mélange de 85% de bioéthanol et 15% d'essence sans plomb.

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