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Sur Samuel Paty un seul livre, très critique contre l'Education nationale

L'assassinat de Samuel Paty n'a suscité qu'un seul livre, une enquête de l'écrivain David Di Nota qui tire des conclusions sévères sur l'incapacité de l'Education nationale à protéger cet enseignant.

Si cet attentat a beaucoup ému l'opinion, il a généré un intérêt limité dans l'édition.

Les Presses universitaires de Lyon ont publié en septembre un mémoire de recherche universitaire qu'avait rédigé en 1995 le futur professeur d'histoire-géographie Samuel Paty, "Le Noir, société et symbolique, 1815-1995".

Il y a eu aussi deux hommages adressés à tout le corps enseignant, avec "Lettre à ce prof qui a changé ma vie" (Pocket) et "Mon prof, ce héros" (Presses de la Cité) en novembre et décembre 2020.

Mais après une couverture médiatique abondante seul David Di Nota, docteur en science politique et romancier, est revenu sur les faits plus longuement. Il a publié le 7 octobre "J'ai exécuté un chien de l'Enfer: rapport sur l'assassinat de Samuel Paty" aux éditions du Cherche-Midi.

"J'ai essayé de décrire la mécanique qui conduit à cet assassinat. Et pour cela j'ai surtout étudié, à partir de documents consultables par tous, la position officielle de l'institution face aux événements", explique-t-il à l'AFP.

On y découvre un Samuel Paty désemparé et agacé face à la réaction, ou l'absence de réaction, de sa hiérarchie, alors que se répand un récit mensonger du cours où il a montré des caricatures de Mahomet.

"Tout est parti d'une élève qui n'était pas présente à ce cours. Cela entraîne des pressions de la part de ceux qui se disent offensés, et en vertu de la politique des accommodements raisonnables, il a fallu absolument que le prof reconnaisse une erreur qu'il n'avait pas commise: demander aux musulmans de sortir. Lui le répètera trois jours avant sa mort: ce n'est pas ce qu'il a demandé", insiste David Di Nota.

Le livre décortique deux écrits administratifs, avant et après l'assassinat, où l'Education nationale se dédouane de toute faute.

"L'administration est tombée dans le piège de sa propre idéologie (...) Le problème des rapports qui ont été écrits sur ces faits est qu'elle passe son temps à faire son propre éloge", selon l'écrivain.

"J'ai exécuté un chien de l'Enfer" a été tiré à 8.000 exemplaires.

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