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Hollande, "la Grenouille" et "le Petit Chose"

Une "grenouille sur des nénuphars", "le Petit Chose": François Hollande étrille les candidats putatifs à la présidentielle Emmanuel Macron et Eric Zemmour dans un livre à paraître mercredi, estimant que la social-démocratie est "la mieux placée" pour "redonner espoir" à la France.

Dans son ouvrage, intitulé "Affronter" (éditions Stock), l'ex-président loue les mérites de la maire PS de Paris, "une femme toute de sang-froid, de détermination et de ténacité", à laquelle il conseille de rester "fière de son identité socialiste" pour "être capable de rassembler une majorité de Français".

Pour faire face aux défis majeurs de la France et "la grande mutation" de la société, "qui est le mieux placé pour redonner l'espoir, face au désarroi, à la résignation, à la lassitude, et à l'abstention? pas le libéralisme, pas le souverainisme, pas la +gauchisation+ ou l'écologie. C'est la bonne vieille social-démocratie", a-t-il expliqué à l'AFP.

Il juge cependant qu'il lui faudrait "un bain de jouvence" et que la candidate de cette social-démocratie en 2022, Anne Hidalgo, devra "avoir un projet global" et "s'adresser à tous".

"J'appelle au rassemblement des électeurs autour d’une force motrice qui doit être la gauche de gouvernement", dit-il dans un entretien au Parisien mardi soir, réaffirmant qu'il n'est pas candidat à la présidentielle.

"A gauche, toutes les candidatures sont lilliputiennes. Elles se livrent à des batailles aussi picrocholines que microscopiques", déplore-t-il dans ce journal.

"Cette élection sera marquée par le sérieux", qui "fera la différence", a précisé M. Hollande à l'AFP.

L'ex-président socialiste passe en revue dans son ouvrage les différents candidats putatifs ou déclarés à la présidentielle et ironise sur certains d'entre eux: il voit Emmanuel Macron comme "un homme d'aucune doctrine, un voyageur sans boussole", "changeant d'opinions au gré des événements, sautant d’une conviction à l’autre comme une grenouille sur des nénuphars".

Quant au polémiste d'extrême droite Eric Zemmour, il le décrit comme un "Petit chose", qui nourrissait "une amertume grandissante" de ne pas être suffisamment reconnu. "Mais n'est pas Trump qui veut, même en miniature", ajoute M. Hollande.

Moins critique sur Edouard Philippe, il note cependant que ce dernier camoufle aujourd'hui "ses intentions réelles dans une sorte de brouillard rhétorique, à l'instar de ces poulpes qui se dissimulent derrière un nuage d'encre".

A gauche, il considère Jean-Luc Mélenchon comme "un boulet pour la gauche", et décrit son ancien ministre Arnaud Montebourg, comme "un Zorro de la politique" "surgissant hors de la nuit pour délivrer la France des griffes de Bruxelles. Mais si un jour il siégeait au Conseil Européen, il passerait pour un zozo".

Sur le fond, François Hollande fait une série de propositions: il défend un régime présidentiel qui supprime le Premier ministre, une "planification" pour "fixer pour un temps long le chemin de croissance du pays".

Il préconise aussi un "Newdeal à la française" post-Covid, destiné à "renforcer nos capacités industrielles, adapter notre organisation à l'urgence écologique, et préparer la population, les jeunes comme les moins jeunes, aux métiers de demain".

Face à "l'indispensable tarification du carbone", qui risque de créer de "l'injustice", il suggère, comme d'autres à gauche, "une compensation par la distribution de chèques ciblés", et de relever considérablement les "primes pour l'achat d'une voiture électrique ou d'un chauffage à faible émission de CO2".

Il juge aussi "possible" de porter le SMIC brut à 1.900 euros au terme du prochain quinquennat, soit un peu plus de 3 % par an".

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