Accueil Actu

De nouvelles mesures annoncées pour lutter contre les violences faites aux femmes en France

(Belga) Le ministre de l'Intérieur français, Gérald Darmanin, a annoncé jeudi de nouvelles mesures afin de faciliter le dépôt de plaintes pour violences conjugales ou viol, en réponse aux femmes qui dénoncent le mauvais accueil dans les commissariats sous le vocable "double peine".

La présence d'un avocat au côté des femmes, comme de toute "victime d'une infraction pénale, quelle que soit l'infraction", qui le souhaiteraient pour les accompagner durant leur dépôt de plainte ne peut leur être refusée, ont notamment souligné le ministre de l'Intérieur et la ministre déléguée, Marlène Schiappa, dans un télégramme adressé aux préfets et dont l'AFP a pris connaissance. "La qualité de traitement de ces faits doit être une priorité", soulignent les ministres dans ce document, où ils formulent plusieurs recommandations. Les victimes doivent ainsi pouvoir être accueillies "à toute heure du jour ou de la nuit" dans un commissariat ou une gendarmerie si ces lieux sont ouverts au public et "dans des locaux favorisant la confidentialité et la sérénité", ont précisé aux préfets M. Darmanin et Mme Schiappa. "L'examen dans une unité médico-judiciaire doit être systématiquement envisagé lorsqu'une victime se présente pour dénoncer des faits d'abus sexuels" et une information sur une prise en charge psychologique doit être donnée. Il est demandé également une information "régulière" de la victime de l'avancée de la procédure, et à la hiérarchie de veiller au "bon niveau d'expérience" des policiers et gendarmes pour "la prise en charge et la conduite des auditions". M. Darmanin développera ces nouvelles mesures lors d'un déplacement jeudi à Avignon et Carpentras. Gérald Darmanin avait par ailleurs annoncé la semaine dernière une expérimentation de prise de plainte hors les murs du commissariat ou de la gendarmerie. En Belgique, il existe trois Centre de prise en charge des violences sexuelles (CPVS), à Bruxelles, Gand et Liège. Ces structures proposent aux victimes un soutien pluridisciplinaire, immédiat et dans un même lieu (hors commissariat), par un personnel formé à la problématique du viol (un médecin légiste, une équipe de police, des psychologues et infirmiers). Les preuves y sont en outre collectées et conservées pendant plusieurs mois afin de permettre à la victime de porter plainte par la suite. Ce dispositif a fait ses preuves puisque les patientes reçues dans les CPVS sont six fois plus nombreuses à porter plainte que celles qui n'y ont pas recours, selon les chiffres du gouvernement fédéral. De nouveaux centres ouvriront en 2022 à Charleroi, Anvers et Louvain. En France, depuis fin septembre, des témoignages sur l'accueil des victimes de violences conjugales ou de viol se multiplient sur les réseaux sociaux sous le mot-dièse #DoublePeine. Plusieurs d'entre eux ont mis en cause le commissariat central de Montpellier, où "on demande aux victimes de viol si elles ont joui" et où "on leur explique qu'une personne qui a bu est forcément consentante", avait dénoncé la militante féministe Anna Toumazoff. (Belga)

À lire aussi

Sélectionné pour vous