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La guerre des talents fait rage dans notre pays: pourquoi est-ce une opportunité et pour qui?

Plus de 75% des entreprises, soit plus de 3 entreprises sur 4 expriment des difficultés à recruter du personnel. La situation de pénurie de talents, qui était déjà présente avec le covid, s’est encore aggravée aujourd’hui avec la forte reprise de l’économie. Et ce n’est pas prêt de s’arranger dans les prochains mois et les prochaines années.

Qu’est-ce qui fait défaut sur le marché : les compétences, les diplômes ou l’expérience ?

Le tout ! D’abord des diplômes. Selon le Conseil supérieur de l'emploi, notre pays compte près de 1,4 million de personnes qui ne disposent au plus que d'un diplôme du secondaire inférieur. Et le problème, c’est que la plupart des employeurs continuent à filtrer les demandes en demandant des diplômes et des profils très, trop théoriques. Résultat, la concurrence pour accéder aux fonctions élémentaires ne cesse d'augmenter et les peu qualifiés sont chassés du marché par des gens diplômés. Aujourd’hui, plus de la moitié des emplois peu qualifiés sont occupés par des personnes moyennement qualifiées. Alors que souvent, ceux-ci sont précaires, à temps partiel, etc.

C’est indirectement une critique vis-à-vis des employeurs ?

Oui, dans cette guerre des talents, les recruteurs doivent être plus ouverts. Privilégier les bonnes attitudes, plutôt que les qualifications théoriques et le "loup blanc" introuvable. Former aussi. Aujourd’hui la devise devient de plus en plus "recruter pour l’attitude et la motivation et former pour les compétences techniques". Et surtout, dans une guerre des talents, la première préoccupation doit être de ne pas perdre ses talents, de les chouchouter, d’être à leur écoute.

Quelles sont les opportunités dans cette guerre des talents ?

D’abord c'est une opportunité pour les plus qualifiés : ils sont les rois sur le marché. Le pouvoir de négociation s’est inversé. Au sein de leur entreprise, ils peuvent demander des plans d’évolution, de la formation, de la flexibilité. Sinon, ils font jouer la concurrence.

Mais il n’y a pas que pour les plus qualifiés qu’il y a des opportunités. Les recruteurs aux abois aujourd’hui vont donner leur chance à des travailleurs moins qualifiés à la condition que la motivation et la volonté d’apprendre soient présentes. Les études récentes démontrent ce rabaissement des compétences minimales pour peu que l’attitude soit volontariste.

Et pour les infraqualifiés ?

Pour les moins qualifiés, il n’y a jamais eu autant d’opportunités de formation de type court et même de primes pour se former... À condition d’y croire et de vouloir se former. C’est paradoxal, mais ce sont les moins qualifiés qui se forment le moins. 20% seulement de ces infraqualifiés suivent des formations, contre 40% pour les moyennement diplômés et 65% pour les personnes hautement fortement diplômées.

Cette guerre des talents va-t-elle s’éterniser ou est-ce un feu de paille ?

Nous sommes partis pour des années … pour des questions de pyramide des âges et de pénétration rapide et durable de la technologie.

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