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#Balancetonbar, un appel au boycott des bars est lancé ce vendredi: le mouvement s'étend à Liège

Le collectif féministe "Les sous-entendu.e.s" et l'espace d'art bruxellois "That's what x said", réunis au sein de l'Union féministe intersectionnelle autogérée (UFIA), appellent à un boycott des bars et des clubs ce vendredi afin de protester contre les violences sexuelles qui y ont cours. Une vague de témoignages de femmes droguées dans des bars et cafés puis agressées sexuellement déferle depuis un mois sous le hashtag #balancetonbar.

Les membres de l'Union féministe inclusive et autogérée (UFIA), issue de plusieurs collectifs, appellent à boycotter le monde de la nuit ce vendredi et à se rassembler place de l'Albertine à Bruxelles à 20h00 pour créer leur propre "safe night". Il s’agit d’un mouvement de protestation contre les violences sexuelles qui ont cours dans les lieux de sortie et qui ne sont pas assez prises aux sérieux. Le collectif liégeois "Et ta sœur ?", emboite le pas de l'Ufia et appelle au boycott des bars liégeois ce vendredi.

"On demande une certaine sécurité. On demande des formations par rapport à la drogue. On veut une notion de consentement également. On veut que les hommes comprennent que quand quelqu'un est drogué ou alcoolisé, le consentement n'existe pas à ce moment-là", a témoigné Amal Tahir, porte-parole de l'union féministe inclusive et autogérée.

"Le boycott, c'est juste un moyen de visibiliser des violences qui ont lieu depuis des décennies et qui ne sont pas entendues", confie Florence, membre du collectif féministe "Et ta sœur ?", à RTL INFO. "La différence aujourd'hui, c'est qu'on commence à écouter les femmes sur les agressions vécues dans les lieux culturels, dans la société. Et ça, il faut vraiment le soutenir et l'encourager", ajoute Laetitia Genin, coordinatrice du mouvement "Vie féminine".

"Identifier, ficher et sanctionner"

A l'origine du hashtag #Balancetonbar, qui suscite depuis un mois sur Instagram une vague de témoignages de victimes d'agressions, ces militantes interpellent dans un courrier les 19 bourgmestres (maires) de la région de Bruxelles. Elles demandent le soutien du monde judiciaire et du milieu de la nuit pour lutter contre ce qu'elles présentent comme des "violences sexuelles systémiques" dans les bars et clubs de la capitale belge.

"Nous exigeons de vivre sans le poids d'être en danger perpétuellement et en tous lieux. Nous voulons un changement radical et immédiat, car ce fléau sévit depuis de trop nombreux siècles et nous ne pouvons plus le tolérer", écrit dans cette lettre le collectif baptisé "Union féministe inclusive et autogérée" (Ufia), mêlant associations et activistes défendant les femmes et les minorités de genres (LGBTQIA+).

Les autorités doivent notamment pouvoir "identifier, ficher et sanctionner systématiquement les établissements et membres du personnel problématiques" dès qu'un signalement de violences sexuelles leur est fourni, estime l'Ufia.

Plusieurs plaintes déposées

Quant à l'appel au boycott pour vendredi, il est justifié ainsi dans une vidéo où une membre du collectif s'adresse, visage caché, à un patron de bar: "la seule manière de te faire réagir est de toucher à ton précieux porte-monnaie". Le rassemblement est prévu à 20H00 dans le centre de Bruxelles.

Ce mouvement, qui a essaimé en France, est né au début de l'automne en Belgique quand ont été rendus publics plusieurs cas d'agressions contre des femmes dans deux bars d'un quartier étudiant d'Ixelles, non loin du campus de l'Université libre de Bruxelles. Certaines femmes soupçonnent leur agresseur présumé, barman ou membre du personnel, de les avoir droguées à leur insu avant de passer à l'acte.

Plusieurs plaintes ont été déposées, a indiqué le mois dernier le parquet de Bruxelles, qui a ouvert une enquête. Comme pour chaque plainte concernant des infractions sexuelles, les enquêteurs travaillent de manière "approfondie et minutieuse" en respectant la présomption d'innocence du ou des suspects, avait dû se justifier le parquet dans un communiqué le 20 octobre. La justice était alors déjà accusée de ne pas traiter les plaintes suffisamment sérieusement.

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