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Inondations: les bourgmestres d'Esneux et Rochefort auditionnées

Les travaux de la commission d'enquête parlementaire sur les inondations de la mi-juillet ont repris vendredi après-midi à Namur. Après les auditions, en matinée, du bourgmestre de Liège Willy Demeyer (PS) et de Christine Defraigne (MR), bourgmestre ff de Liège au moment des inondations, la parole a été donnée à d'autres bourgmestre des entités sinistrées. C'était notamment le cas de Laura Iker (MR), bourgmestre d'Esneux et de Corine Mullen, la bourgmestre ff de Rochefort.

La commune d'Esneux a été lourdement frappée par les inondations provoquées par la montée des eaux de l'Ourthe en juillet. 12% du territoire d'Esneux ont été touchés, 22% de la population ont été impactés, quatre personnes sont décédées, 500 personnes ont dû être relogées et plusieurs bâtiments communaux ont été mis hors service par l'eau de l'Ourthe. "La phase d'urgence communale a été déclenchée le 14 juillet vers 2 heures du matin, elle a été levée vers 03h15", a indiqué Laura Iker.

La province a rapidement été prévenue. Campings, maisons de repos ont ensuite dû être évacués dans l'urgence. L'Ourthe débordait partout. "Personne n'avait reçu la moindre information à la commune d'Esneux", a précisé la bourgmestre très émue, évoquant un sentiment d'abandon.

"La commune était coupée du monde, toutes les routes sont inaccessibles", a-t-elle poursuivi. Le premier contact avec les services provinciaux a été reçu le 15 juillet à 7h02 du matin. D'autres courriels ont suivi. "L'armée est arrivée quand le plan d'urgence fédéral a été déclenché. Beaucoup d'actions se sont concentrées sur la Vesdre alors que l'Ourthe n'a pas été suffisamment prise en compte, mais tout le monde était dans l'urgence. Un plan est en train d'être établi sur le bassin de la Vesdre mais le bassin de l'Ourthe est à nouveau oublié, ce que je regrette", a encore dit Mme Iker.

Dans ses perspectives, elle a évoqué le besoin "d'information nécessaire serait d'avoir le débit de l'Ourthe et de savoir, en temps et en heure, de combien elle va monter". Une réflexion approfondie est, par ailleurs, menée à Esneux au niveau de l'urbanisme, du dragage de l'Ourthe. "La matrice de notre plan d'urgence 'inondation' est là, il faut la mettre en œuvre", a encore souligné la bourgmestre.

Dans sa conclusion, elle a indiqué qu'"il est clair qu'il va falloir se poser la question de savoir pourquoi nous n'avons pas eu d'informations. C'est pour cela que je suis là, c'est pour cela que la commission est là".

A Rochefort, les autorités n'ont jamais eu le sentiment d'avoir été abandonnées

La commune de Rochefort, qui avait déjà connu plusieurs inondations, a également été complètement sous les eaux en juillet, même dans des quartiers qui n'ont jamais été inondés, à cause de la montée exceptionnelle des eaux de la Lomme et de la Wamme. 1.444 ménages, soit 3.010 habitants, ont été touchés, tout comme deux ponts, des infrastructures sportives, 42 commerces, des crèches, des salles des fêtes et le parc communal. "Nous n'avons pas eu d'alerte officielle préalable aux inondations", a indiqué Corine Mullens.

"Les premières inondations nous ont poussés, à évacuer, le 14 juillet, les camps scouts, soit plus de 1.700 jeunes sur l'entité. Nous avions déjà connu une expérience en la matière. Le plan communal d'urgence a été déclenché à la mi-journée. L'ordre d'évacuation de sinistrés a été donné en début d'après-midi", a-t-elle ajouté.

L'armée et la protection civile sont intervenues rapidement. "Ces interventions ont été faites grâce à nos contacts avec les services provinciaux", a encore dit le bourgmestre. "Nous n'avons jamais eu le sentiment d'avoir été abandonnés. Les messages envoyés par Be Alert ont, par ailleurs, bien fonctionné et la solidarité a été de mise, notamment de la part de communes proches ou non", a-t-elle souligné.

Les évacuations se sont poursuivies, des centres d'accueil ont été ouverts. "La Wamme a ensuite débordé à Jemelle pendant la nuit du 15 juillet, ce qui a provoqué une montée des eaux de la Lomme de plus d'un mètre. Nous n'avons pas d'explication sur les causes de ce phénomène. Les bateaux dont nous disposions n'était toutefois pas assez puissants dans ces circonstances. L'électricité, les réseaux téléphoniques ont été coupés. Nous avons, par exemple, utilisé le porte-à-porte, des porte-voix, pour communiquer avec les citoyens sinistrés. Des distributions de vivres, de produits de première nécessité, de repas chauds ont été organisées, avec le soutien, notamment, de la Croix Rouge", selon Mme Mullens.

Le plan communal d'urgence a été levé le 19 juillet en début de matinée. La mobilisation continue à Rochefort, notamment en termes de relogement. Quelque 400 repas quotidiens sont toujours distribués actuellement. Du personnel communal a été engagé dans le cadre de la reconstruction post-inondations.

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