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Didier s'interroge face aux hôpitaux débordés: "N'est-il pas possible d'appeler l'armée?", la Défense lui répond

Certains hôpitaux sont débordés suite à la forte résurgence de l'épidémie de Covid en Belgique. Par ailleurs, des établissements ont dû fermer des lits de soins intensifs par manque de personnel ces dernières semaines. "N'est-il pas possible d'avoir recours aux infirmiers et médecins de notre armée pour leur apporter de l'aide?", s'interroge Didier. En réalité, la Défense a déjà été appelée en renfort dans différentes infrastructures de santé et de soins. Elle explique ses missions en détail.

"Je lis souvent ces derniers temps qu'il y un manque de personnel dans nos hôpitaux. Nous avons bien eu nos soldats dans les rues suite aux attentats, pourquoi n'y aurait-il pas de l'aide de l'armée maintenant qu'il y a à nouveau des problèmes dans nos hôpitaux?", se demande Didier, un habitant de Courcelles (province de Hainaut).

Récemment, des hôpitaux belges ont annoncé devoir fermer des lits de soins intensifs par manque de personnel.

La flambée des cas de Covid devrait aussi entraîner dans les hôpitaux au moins deux mois de retard dans les autres soins.

Depuis le début de la crise sanitaire, l'armée a déjà été déployée sur le terrain de différentes manières pour prêter main-forte au personnel soignants dans les hôpitaux et les maisons de repos. Se dirige-t-on vers une aide plus importante de l'armée dans les prochaines semaines ?

Si ses activités ont ces derniers mois été moins mises en avant, la Défense est toujours active sur le terrain, et ce depuis le 2 février 2020. (en savoir plus sur la chronologie des différentes activités en cliquant sur ce lien)

Le 17 novembre dernier, des militaires ont par exemple à nouveau été appelés en renfort dans diverses infrastructures de soins et de santé pour venir en aide au personnel (dans un hôpital de Soignies, mais aussi à l'hôpital universitaire d'Anvers et dans une résidence de soins à Zulte, en Flandre)

La ministre Ludivine Dedonder (PS), a confirmé ce vendredi 19 novembre que la Défense s'apprête à recevoir d'autres demandes de soutien, sans les préciser.

"L'armée pourra-t-elle aider ? Bien évidemment, c’est déjà le cas. On a déjà eu des demandes pour des hôpitaux pour renforcer les unités des soins intensifs avec notre composante médicale. En fonction des capacités dont on dispose, on le fera comme on l’a fait jusqu’à présent", a-t-elle déclaré au micro de Fabrice Grosfilley sur BEL RTL.

L'hôpital militaire de Neder-Over-Heembeek est par ailleurs à nouveau prêt à prendre en charge de tous les patients grands brûlés du pays afin de libérer davantage de lits dans les hôpitaux pour les patients traités pour le Covid-19.

A noter que lors de la dernière vague épidémique, il y avait par moment plus de 500 militaires en poste pour assister à la lutte contre le virus (selon les estimations de la Défense). Fin octobre 2020, environ 1.500 personnes de l'armée avaient été mises à disposition. 

Le personnel soignant de l’armée prêt à être déployé

Actuellement, l'armée dit se préparer à prêter main-forte aux hôpitaux et aux maisons de repos. Un appui précieux car dans le cadre de sa mission d'"aide à la Nation", elle peut s'occuper entre autres du transport de patients Covid, du soutien logistique et de la mise à disposition d’infirmières et de médecins de la "Composante médicale".

La Défense explique que la Composante Médicale (à côté de la Composante Terre, de la Composante Air et de la Marine) a comme objectif premier de veiller sur la santé physique et mentale du personnel de l'armée. "Tant pendant qu'après les missions militaires, qu'elles se déroulent en Belgique ou à l'étranger", nous indique-t-on. 

"Il y a donc la médecine opérationnelle : avant, pendant et après la mission. Il y a la médecine curative pour le personnel civil et militaire de la Défense. Il y a la médecine préventive. Et enfin, la médecine du travail".

Sur plus de 1300 militaires au sein de cette Composante Médicale, une majorité n’exerce toutefois pas une fonction médicale. "Certains occupent notamment une fonction administrative", nous précise-t-on.

Ces dernières semaines, l'armée a déployé du personnel médical et du personnel non médical pour être présent en appui.

Voici les missions en cours ce 19 novembre:

Personnel médical:

- 2 militaires viennent en soutien à l’hôpital universitaire d’Anvers (élargissement de la capacité de test)

- 3 militaires apportent leur soutien à la maison de repos Sint-Vincentius de Zulte.

Personnel non médical :

- 2 militaires apportent leur soutien au centre de vaccination de la ville de Tournai (réception)

- 2 militaires apportent leur soutien au centre de vaccination de la ville de Soignies (réception)

- 2 militaires apportent leur soutien au centre de vaccination de la ville de Charleroi (stewards)

"Ces ressources doivent être complémentaires", rappelle la Défense qui intervient en renfort et "ne se substitue pas aux ressources civiles". "Elle constitue en fait une réserve stratégique dans le cadre de cette crise."

Comment sont gérées les demandes d'appui en termes de personnel et/ou de matériel?

Elle sont gérées de façon centralisée via le centre de crise fédéral et la Santé publique afin d'apporter les aides les plus efficaces.

Elles passent par un processus de validation et les priorités sont déterminées au niveau national. Le processus ne fonctionne pas suivant les arrivées chronologiques des demandes. Elles sont donc traitées suivant leur importance et la faisabilité de l'intervention.

Quelles capacités peuvent être mobilisées pour aider (si nécessaire) les hôpitaux et maison de repos dans les prochains jours? "Les mêmes qu’au début de la crise", nous répond simplement la Défense.

Voici la liste des différentes aides qui peuvent être fournies:

- Mise à disposition de personnel médical et paramédical ou de personnel ambulancier.

- Formation d’équipes civiles en technique de prélèvement (testing), d’aide à la prise de prélèvements et transport de ceux-ci.

- Transport médical (ambulances militaires, avions, hélicoptères et camions) pour l’évacuation ou le rapatriement de patients et/ou de matériel nécessaire.

- Distribution logistique, notamment via un appui en personnel et infrastructure pour le triage, le (re)conditionnement, le stockage et le transport.

- Fourniture d’infrastructure mobile et temporaire (exemple: tentes et containers) 

- Eventuelle nouvelle augmentation de la capacité de prise en charge des patients "grands brûlés" à l'HMRA (le centre des brûlés de Bruxelles)

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