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Aux "Trans" de Rennes, des festivaliers masqués, vaccinés et... heureux

"Quand on vient aux Trans, il y a une véritable émotion parce que c'est un festival qui a une âme. Le plaisir l'emporte sur la peur du covid", confie Stéphane, 56 ans, venu de Paris pour participer à des Trans Musicales de Rennes placées sous haute surveillance sanitaire.

Pour la première grosse soirée de concerts jeudi soir au Parc Expo, en pleine 5ème vague de la pandémie, 4.500 festivaliers étaient attendus. Un test pour le mythique festival rennais, qui pour sa 43ème édition table sur 40.000 visiteurs sur cinq jours.

"On est sous les projecteurs, c'est une période anxiogène. On voit que les contaminations reprennent, que les frontières se referment, mais on sent l'envie des gens, et on veut montrer qu'on peut organiser un festival en 2021, en 2022", explique à l'AFP Cédric Cimadomo, administrateur des Trans.

Après avoir volontairement abaissé sa jauge à 75%, le festival a reçu le feu vert de la préfecture pour repasser à 100%.

Pour ce faire, il a dû montrer patte blanche. Aux côtés des affiches des concerts les plus mémorables, des panneaux invitant les festivaliers à garder leur masque et à respecter les gestes barrières ont fait leur apparition.

Les organisateurs n'ont pas non plus lésiné sur les quantités de gel hydroalcoolique, 130 litres, ni de masques, 30.000, ou encore de produits désinfectants, 75 litres.

A l'entrée, une vingtaine de lignes dédiées au contrôle du pass sanitaire ont été mises en place. Au total, les Trans ont investi 25.000 euros pour favoriser le respect des mesures sanitaires.

Dans le hall dédié aux repas, une équipe est attendue toutes les deux heures pour nettoyer l'ensemble des surfaces, chaises, comptoirs, tables, en plus du nettoyage réalisé par les équipes de restauration.

"On a triplé les désinfections de surface", assure M. Cimadomo. "On a la chance d'avoir des systèmes d'extraction d'air très performants, qui renouvellent intégralement l'air des halls en trois à quatre minutes".

-"Responsabilité"-

Hall 8, le groupe franco-arménien Ladaniva envoie les premiers sons, un chant traditionnel lyrique. A ce stade de la soirée, le public semble respecter les consignes, et le masque n'est baissé que pour siroter une bière.

Avec un taux d'incidence de 285,3 pour 100.000 habitants à Rennes Métropole au 1er décembre, contre 179,4 le 23 novembre selon l'Agence régionale de santé, les chiffres ont de quoi inquiéter.

Mardi, la préfecture a appelé à la "responsabilité des festivaliers" pour éviter la formation d'un cluster lors du festival.

"J'ai un peu hésité à venir mais je me suis dit que ça allait être un des derniers concerts avant un moment. On est masqués, vaccinés, et ce sont de grands halls, on n'est pas confinés", se rassure Nina, une urbaniste de 26 ans venue de Brest.

"On sait qu'on prend un risque, mais ça fait tellement longtemps qu'on n'a pas eu de concert qu'on veut en profiter. On fera des tests après au besoin et on restera à la maison s'il y a quoi que ce soit", confie Caroline, 20 ans, étudiante à Rennes.

Après une année blanche et des concerts virtuels, Sandrine, habituée des Trans depuis 25 ans, est également contente de retrouver "son" festival.

"Si on veut soutenir la culture, et qu'elle continue à nous faire du bien, il faut accepter les contraintes. Ce qui compte c'est la musique et elle est là", lance-t-elle.

Hall 3, de jeunes lycéens dansent sur le set d'un DJ. "Danser masqués, ça ne nous pose pas problème, on est tellement habitués à le porter toute la journée en cours. Demain j'ai un repas de famille, mes parents m'ont dit de faire attention", témoigne Hugo, 16 ans.

En cas de relâchement, plus d'une centaine d'agents de sécurité ont été chargés de rappeler les bonnes pratiques. Malgré toutes les précautions, les organisateurs reconnaissent qu'ils ne peuvent toutefois "pas être derrière 30.000 festivaliers".

"On compte sur la responsabilité de chacun, notamment pour le port du masque car on sait très bien que la distanciation est compliquée à respecter dans une fosse de concert", reconnaît Cédric Cimadomo.

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