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Grèce: 11.000 manifestants pour commémorer le meurtre d'un adolescent par un policier

Environ 11.000 personnes, selon la police grecque, ont manifesté lundi à Athènes et Thessalonique (nord), dont de nombreux jeunes, pour commémorer le meurtre d'un adolescent par un policier il y a 13 ans dans la capitale, qui avait choqué le pays.

En présence d'un important dispositif policier, une première manifestation de centaines d'élèves et étudiants a eu lieu dans le centre d'Athènes lundi après-midi, avant un rassemblement de 6.000 personnes dans la soirée à l'appel de la gauche, des anarchistes et des groupes de défense des droits humains, selon une source policière.

A la fin de cette manifestation dans le quartier contestataire d'Exarchia, où le meurtre a eu lieu en 2008, des échauffourées ont eu lieu entre un groupe de jeunes et la police anti-émeute qui a tiré des gaz lacrymogènes.

A Thessalonique, deuxième ville grecque dans le nord du pays, 5.000 manifestants ont participé à un rassemblement similaire. A la fin de la manifestation, des personnes ont lancé des cocktails Molotov contre les policiers qui ont riposté en tirant des gaz lacrymogènes, selon une source policière locale.

Les manifestants portaient des banderoles où étaient écrits des slogans comme "Non à la répression policière" ou "L'Etat assassine". Une seconde manifestation est prévue lundi soir à Athènes, à l'appel de groupes de gauche et des anarchistes.

Tous les ans, la jeunesse et la gauche grecques manifestent le 6 décembre en mémoire d'Alexandros Grigoropoulos, 15 ans, tué par balles par un policier le 6 décembre 2008 dans le quartier d'Exarchia, à Athènes.

Le policier qui avait tiré sur l'adolescent a été reconnu coupable d'homicide volontaire. Condamné à la prison à vie, il a été libéré en 2019, mais les avocats de la famille du jeune homme ont fait appel.

Suite à ce meurtre, intervenu dans un contexte social et économique tendu, le pays s'était embrasé. Pendant plus d'un mois, étudiants, élèves et mouvements de gauche avaient participé à des manifestations d'une ampleur inédite.

Ces deux dernières années, la grogne ne cesse de monter en Grèce contre la répression policière menée par le gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis, qui a fait de la sécurité sa priorité en renforçant les forces de l'ordre.

En mars, une intervention policière musclée lors d'un contrôle pour faire respecter les mesures contre le Covid-19 dans une banlieue d'Athènes avait suscité l'indignation de l'opinion publique. Les images d'un jeune homme à terre frappé à coups de matraque par un policier, en présence d'au moins trois autres agents, étaient devenues virales.

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