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"Nous vivons une période qui nous fragilise dans nos certitudes": voici le discours de Noël du Roi Philippe

Le roi Philippe a prononcé ce vendredi son discours de Noël et du Nouvel An. Notre souverain a évidemment évoqué la crise sanitaire qui nous touche depuis près de deux ans maintenant. Il a également parlé des dramatiques inondations de la mi-juillet et a souligné le travail important dans les communes.

Comme chaque année à l'occasion des célébrations de Noël et du Nouvel An, le Roi s'adresse aux Belges en ce 24 décembre. Ce vendredi, il s’agit déjà du neuvième discours de Noël du roi Philippe, lui qui a endossé le rôle de souverain le 21 juillet 2013. La séquence a été enregistrée dans le bureau du Roi au Château de Laeken.

LE DISCOURS DU ROI :

Mesdames et Messieurs,

Nous avions tous espéré qu’en cette fin d’année, nous aurions maîtrisé la pandémie qui nous frappe si durement. Ce n’est malheureusement pas encore le cas.

Le virus nous affecte tous. Je pense en particulier aux victimes du COVID et à leurs proches bien sûr, mais aussi aux patients qui ont vu leur traitement reporté, et à tous ceux dont l’activité professionnelle a été impactée.

Face à cette crise qui n’en finit pas, nous pouvons éprouver de l’impatience, du découragement, parfois même de l’exaspération. Ces sentiments sont compréhensibles. Mais ils ne doivent pas nous empêcher de voir tout ce qui a été réalisé depuis près de deux ans.

Grâce aux efforts quotidiens de chacun et de chacune d’entre vous, notre pays continue de fonctionner et d’aller de l’avant. Les mesures prises par les autorités y contribuent aussi largement. Certes, non sans tâtonnement, face à une pandémie en évolution constante. Mais avec, à la clé, des résultats tangibles. Notre économie a résisté : la Belgique vient même de franchir le cap historique des 5 millions d’emplois.

La science cerne de mieux en mieux le virus. Le travail des chercheurs porte ses fruits. Aujourd’hui, nous sommes mieux armés pour lutter contre le COVID qu’il y a un an, à Noël, grâce notamment aux vaccins. Le chemin reste long. Nous devrons apprendre à vivre avec le Corona mais nous avons désormais une perspective de sortir de la crise actuelle et de soulager enfin le secteur des soins de santé. Le personnel soignant, qui depuis 2 ans subiten première ligne la pression énorme de la pandémie, fait preuve d’un engagement exceptionnel.

Je pense aussi aux enseignants et aux directeurs d’écoles qui, à travers cette tempête, trouvent la force et l’énergie de transmettre leur savoir à nos enfants et à nos jeunes.

Les défis actuels nous concernent tous, par-delà les frontières, et sont liés entre eux. C’est vrai pour les pandémies, comme pour la relance économique, la lutte contre la pauvreté, les questions migratoires et le changement climatique.

La Conférence de Glasgow sur le climat, même si elle n’a pas débouché sur tous les engagements espérés, a démontré que les objectifs posés par la communauté des nations peuvent encore être atteints.

Cet été notre pays a ressenti durement les conséquences du changement climatique. Les inondations, d’une ampleur inédite, nous incitent à agir, chacun et chacune à notre niveau.

Tout récemment encore, la Reine et moi nous sommes entretenus avec des personnes sinistrées dans nos villes et communes inondées. Jour après jour, elles luttent pour surmonter leurs difficultés, toujours bien présentes. Nous avons vu aussi des bourgmestres, qui avec détermination ont entamé le patient travail de reconstruction, avec l’aide des autorités compétentes. Avec elles, nous exprimons le vœu que ce travail s’accélère sur le terrain afin de permettre à chaque sinistré de retrouver au plus vite un chez soi, sûr et chaleureux.

Nous vivons une période qui nous interpelle profondément et qui nous fragilise dans nos certitudes.

Nous prenons conscience que beaucoup nous échappe. Cela nous a permis de réapprendre à faire confiance à notre intuition et d’être plus agiles dans notre manière de penser et d’agir.

Nous n’en sortirons pas en voulant tout contrôler, tout maîtriser.

Nous n’en sortirons pas non plus en nous méfiant des autres, en étant divisés. Nous en sortirons en nous montrant dignes de confiance, par des actes responsables que nous posons dans la durée et avec constance.

Ainsi nous construisons une société qui montre qu’elle sait tirer le meilleur de chacun et chacune, quelles que soient les circonstances. Et nous surmonterons nos difficultés actuelles ensemble, grâce aux liens humains dont nous avons redécouvert la valeur.

N’ayons pas peur de l’avenir. Abordons-le avec confiance.

Mesdames et Messieurs,

La Reine et tout notre famille se joignent à moi pour vous souhaiter à tous et à toutes une belle fête de Noël et une heureuse année nouvelle.

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