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Marie-Ange ne veut se faire couper les cheveux que par des coiffeurs vaccinés: "Je pense que j'en ai fait six avant d'en trouver un"

Les derniers Comités de concertation n'ont plus mis autant de pression sur les métiers de contact. Il est aujourd'hui possible d'aller chez le coiffeur, à condition de respecter les mesures sanitaires. Pourtant, Marie-Ange a décidé de se couper les cheveux elle-même, car elle ne trouve pas de coiffeur vacciné dans sa région.

Marie-Ange, 65 ans, avait l'habitude de se faire couper les cheveux par une seule et même coiffeuse, avec qui elle entretenait d'excellentes relations. Cette fidélité a cependant pris subitement fin : "Je vais chez la même coiffeuse depuis plus de 10 ans et j'en suis enchantée, mais depuis quelques semaines, je pense à annuler mes rendez-vous, puisqu'elle 'crie' haut et fort qu'elle n'est pas vaccinée (je le suis, bien sûr) et donc c'est la mort dans l'âme que je lui ai annoncé que je ne viendrais plus tant qu'elle ne sera pas vaccinée !" nous a-t-elle expliqué via le bouton orange Alertez nous. "Je pense qu'à un moment, il faut faire un choix. La santé est plus importante que la complicité avec quelqu'un" a-t-elle ajouté.

Inquiète pour sa santé, elle a donc entrepris de trouver un nouveau coiffeur qui serait vacciné, mais cela s'est révélé plus difficile que prévu dans la zone où elle habite : "Je me suis mise à chercher quelqu'un d'autre, mais en demandant directement si elle était vaccinée. Je pense que j'en ai fait six avant d'en trouver un. Et le sixième, il sentait la cigarette, donc je n'ai plus été non plus. Donc j'ai de nouveau cherché, et c’était de nouveau la même chose".

"Les coiffeurs, à part leur masque, ils n'ont rien"

Alors que le débat sur la vaccination du personnel soignant fait rage, Marie-Ange y voit une incohérence : "Les médecins, les infirmiers, ils ont un masque, un tablier, toujours des gants. Les coiffeurs, à part leur masque, ils n'ont rien, alors que leurs mains sont sur vous, sur votre visage ! Donc on est encore plus proches d'un coiffeur qu'on l'est d'un médecin !".

Pour la même raison, elle évite aujourd'hui la plupart des métiers de contact : "Je vais juste faire mes ongles chez une personne qui est vaccinée. Si je devais aller chez l’esthéticienne, je pense que je le demanderais. Maintenant je vais avoir besoin de soins d’une infirmière, il est un fait certain que je lui demanderai si elle est vaccinée."

On est en droit de demander à un coiffeur s'il est vacciné, mais les experts ont déjà dit qu'en terme de contaminations, la vaccination ne change rien

"Ridicule" selon la fédération des coiffeurs

Contacté par nos soins, le vice-président de la Fédération Nationale des Coiffeurs Belges, Patrick Dumont, ne considère absolument pas les salons de coiffure comme étant des lieux importants de propagation. "On est tenu par le protocole sanitaire. On doit garder le masque, installer un détecteur de CO2, aménager les salles d'attente. C'est ridicule de mettre l'opprobre sur la profession !", a réagi Patrick Dumont.

Concernant la vaccination des coiffeurs, il n'en connaît personnellement pas qui ne soient pas vaccinés, compte tenu des pressions qu'ils ont subies. Selon lui, la fédération prône la vaccination, mais "ils sont libres de choisir".

"On est en droit de demander à un coiffeur s'il est vacciné, mais les experts ont déjà dit qu'en terme de contaminations, la vaccination ne change rien", estime le vice-président de la fédération. 

Plusieurs experts, dont Emmanuel André, avaient effectivement appelés à la prudence, même pour les personnes vaccinées :

Les métiers de contacts, vecteurs de contaminations ?

Pour répondre à nos questions, Sciensano a fait référence à son rapport bihebdomadaire sur les infections au Covid-19 dans le secteur du travail. Celui-ci indique que "l'incidence (le nombre de contaminés sur une période donnée, NDLR) chez les salariés est supérieure à celle des indépendants, mais que l'incidence moyenne dans les professions en contact avec la population non-médicale est similaire à celle de la population active."

En ce qui concerne la vaccination, le dernier rapport épidémiologique hebdomadaire, qui est publié tous les vendredis à 11h, montre que les personnes vaccinées ont une réduction de risque de contamination plus ou moins importante. Une personne âgée de 18 à 64 ans aura 2% de risques en moins d'être infecté par rapport à une personne non vaccinée. Ce pourcentage monte cependant à 58% si cette personne a eu sa dose de rappel.

La porte-parole précise par ailleurs que "tout contact entre un client et un prestataire de soins est un contact à haut risque" et que "les mesures des protocoles sectoriels visent à réduire considérablement le risque, mais il est actuellement incertain si ce risque est suffisamment diminué pour être considéré comme un contact à faible risque".

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