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Incroyable solidarité à Trooz: depuis six mois, ce groupe de bénévoles venu de Flandre vient en aide aux sinistrés des inondations

Des bénévoles donnent leur temps et leur énergie aux sinistrés des inondations. Six mois après, il y a encore énormément à faire pour aider les habitants, parfois démunis. Un groupe venu de Flandre s'est rendu à Trooz, en province de Liège. Une de nos équipes l'a suivi.

Depuis six mois, chaque week-end, c'est le même rituel pour Philippe. Il se rend chez un sinistré des inondations. Une entraide et une solidarité qui sont aujourd'hui toujours indispensables. Alfonso et sa famille ont tout perdu la nuit du 14 au 15 juillet dernier. "On ne va pas se mentir, on est obligé de louer ailleurs, on aimerait bien être chez soi, comme tout le monde. Ça devient long maintenant. Franchement, ça fait au moins un mois qu'on avait baissé les bras. Quand on a entendu parler des bénévoles de Trooz, on a repris un peu de courage, on les a appelés et samedi passé, ils nous ont donné vraiment la niaque."

À 9h ce matin, ils étaient présents à Trooz. Ils viennent de toute la Flandre, notamment Malines, Anvers ou la côte. Ils sont une quarantaine. "On a les adresses, je fais les équipes et le matin, je dis à tout le monde où ils doivent aller. Ils vont partir maintenant", confie une bénévole. "Ce qui est aussi étonnant, c'est que chaque semaine, encore aujourd'hui, encore hier soir, on a de nouveau des demandes. Et ça, c'est étonnant", explique Philippe.

Il ne reste que les quatre murs de la maison de Thierry

Ils arrivent chez Thierry, un pensionné qui a tout perdu. Il ne reste rien à l'intérieur de sa maison, juste quatre murs. Dans la rue, il y a des habitations vides depuis plusieurs mois. Il n'est pas facile de garder le moral quand une partie de sa vie est partie avec les inondations l'été dernier. "J'en ai au moins pour six mois avant que ce ne soit réparé, déclare Thierry. La cuisine ne viendra que fin août, les châssis de fenêtres et les portes, il faut quatre mois. Malheureusement, j'ai 77 ans donc quelque part, je ne vais pas en profiter beaucoup de ma maison. Ma femme est gravement malade. Moi, j'ai la santé mais maison de repos dans un an ou deux."

Quand je rentre le soir, j'ai l'impression d'avoir fait quelque chose d'utile

La journée passe et les kilomètres défilent pour Philippe. Les dégâts sont toujours apparents. Certaines maisons sont dans le même état qu'au lendemain des inondations. C'est le cas de Jennifer. Pour la première fois la semaine dernière, les bénévoles du nord du pays sont venus l'aider. "En un jour, ils avaient déjà fini tout le bas, confie-t-elle. C'est un gain de temps pour moi. Je suis seule dans la maison avec mon papa, comment voulez-vous faire sans que les assurances ne bougent ? Vous n'avez rien, vous devez vous débrouillez tout seul. Je n'aurais pas su. Ça fait six mois et je n'ai encore fait aucun travaux. Vous imaginez ?"

Steve est informaticien. Il n'est pas du tout manuel et pourtant, il n'a pas hésité à venir donner un coup de main. "Je suis venu la première fois en septembre et j'ai vu ce qu'il se passait ici. Ça m'a tellement frappé que je reviens. Quand je rentre le soir, j'ai toujours l'impression que j'ai fait quelque chose d'utile." Avec le sourire et la même énergie qu'au lendemain des inondations, cette équipe de bénévoles hors du commun vient en aide aux sinistrés depuis pratiquement six mois.

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