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Présidentielle: ralliements et guerre des nerfs à droite

La campagne présidentielle a été placée samedi sous le signe des ralliements à droite, Valérie Pécresse (LR) se voyant adoubée par deux petits partis centristes, tandis qu'Eric Zemmour (Reconquête) mettait en scène de nouveaux soutiens chipés à Marine Le Pen (RN), attisant leur lutte sans merci.

A gauche, Anne Hidalgo (PS), éprouvée par les mauvais sondages et le feuilleton des primaires, a promis lors de son troisième grand meeting, à Aubervilliers près de Paris, de ne pas "se résigner devant la difficulté".

Tandis que le monde politique spécule sur la date de sa déclaration de candidature, Emmanuel Macron continue de faire la course en tête dans les sondages.

Le président sortant obtiendrait 25% au premier tour si celui-ci avait lieu dimanche, devant Valérie Pécresse (LR) et Marine Le Pen (RN) à égalité à 15,5%, selon une enquête Ipsos-Sopra Steria samedi pour Le Monde, la Fondation Jean Jaurès et le Cevipof auprès de plus de 12.500 personnes.

Au second tour, le quasi-candidat l'emporterait avec 54% des voix face à Mme Pécresse (46%), et 57% contre Mme Le Pen (43%).

Eric Zemmour (Reconquête), donné à 13% au premier tour, a fait campagne samedi à Cannes (Alpes-Maritimes), sur des terres qui lui sont a priori favorables.

Il a déambulé pendant deux heures sans incident dans la ville, entouré d'une cohue de supporters.

- Collard avec Zemmour -

Et en fin de journée, il a lancé un "appel à l'union des droites" devant une salle réunissant quelque 4.000 personnes, chauffée par sa dernière prise, le médiatique eurodéputé RN Gilbert Collard.

"Tu préfères ton pays à ton parti", s'est félicité Eric Zemmour, tandis que Gilbert Collard remerciait le candidat "d'avoir renversé le guéridon mondain de la bienpensance".

L'avocat à la verve facile s'en est pris à Emmanuel Macron, fustigeant "le règne de l'illustre emmerdeur", mais a épargné la candidate du Rassemblement national. "Je n'ai strictement rien contre Marine Le Pen et je ne dirai jamais rien contre elle", a-t-il dit devant une assistance acquise à Eric Zemmour.

Le camp Le Pen affecte pour l'instant de prendre de haut ce nouveau ralliement d'un responsable RN, après ceux de l'eurodéputé Jérôme Rivière et de l'ancien identitaire Damien Rieu.

Le maire RN de Perpignan Louis Aliot, l'un des vice-présidents du parti, a ainsi fustigé sur Twitter "les égos (qui) surchauffent et les trahisons". De nombreux élus et militants RN postent aussi des photos de Marine Le Pen avec le mot-dièse #fidélité.

Samedi nettement plus serein pour la candidate des Républicains Valérie Pécresse, qui a elle mis en scène le soutien de son aile centriste, après avoir consolidé son côté droit la veille en affichant ses retrouvailles avec Laurent Wauquiez.

"Mon projet est de droite, il est de rupture, mais il est 100% compatible avec vos valeurs", a assuré la candidate LR devant le petit parti Les Centristes, dont le président Hervé Morin fait déjà partie de son équipe de campagne.

Elle a ensuite été investie par le Conseil national de l'UDI. Son président Jean-Christophe Lagarde, l'avait appelée vendredi à "réunir la droite et le centre et aller chercher les électeurs qui votent Macron".

- "Dans vos rêves!" -

Plombée par les sondages - 3,5% des intentions de vote pour Ipsos-Sopra Steria -, la socialiste Anne Hidalgo a adopté un ton offensif pour rallier les énergies du bon millier de personnes qui sont venues l'écouter à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), le même chiffre qu'à ses deux meetings précédents, à Lille et Perpignan.

"Dans vos rêves!" C'est par ces mots que la maire de Paris a vertement répondu aux "prophètes de malheur" qui voudraient qu'elle "se résigne devant la difficulté" de la campagne du PS.

"Ils s’y sont tous mis, pour nous écarter (...) et siffler la fin du match avant même le coup d’envoi", a-t-elle dénoncé, ciblant "le chœur vindicatif des conservateurs", mais aussi, dans un reproche voilé contre le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon, "une partie de la gauche qui prétend combattre la droite mais rêve surtout de la disparition de la social-démocratie".

Mme Hidalgo a répété une nouvelle fois vendredi qu'elle ne tiendrait "aucun compte" du résultat de la primaire populaire, une initiative citoyenne visant à départager les candidats de gauche, qui doit dévoiler dimanche soir le nombre définitif de personnes inscrites pour y voter, du 27 au 30 janvier. Ils revendiquaient déjà vendredi soir 352.000 inscrits.

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