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Une guerre se prépare-t-elle entre la Russie et l'Ukraine? L'Ambassadeur de Russie en Belgique fait le point sur la situation entre les deux pays

Les relations entre la Russie et l’Ukraine sont de plus en plus tendues. Sommes-nous sur le point de voir une guerre éclater entre les deux pays ? La possible adhésion de l’Ukraine à l’OTAN pose problème pour les Russes qui ne souhaitent pas les voir intégrer ce traité politico-militaire. Leur demande a pourtant été rejetée par les Etats-Unis et l’OTAN. La Russie s’apprête-t-elle dès lors à attaquer l’Ukraine ? Pour la première fois, l’Ambassadeur de Russie en Belgique s’exprime sur la question.

Les relations entre la Russie et l’Ukraine sont plus que tendues depuis quelques années. Certains évoquent même la possibilité qu’une guerre éclate prochainement entre les deux pays. Aux Etats-Unis, le Renseignement américain estime d’ailleurs que la Russie est en train de préparer une attaque à grande échelle de l’Ukraine.

En cause ? Des tensions qui remontent à plusieurs années, en lien avec l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN). Pour la Russie, il est inimaginable que l’Ukraine adhère à ce traité politico-militaire. Pour la première fois, l’Ambassadeur de Russie en Belgique, Alexander Tokovinin, s’est exprimé à propos des tensions entre les deux pays. Il était invité sur le plateau de C’est pas tous les jours dimanche. "Pour comprendre ce que veut la Russie, il faut revenir dans l’histoire vers le début des années 90, ou après la fin de la Guerre froide et de la désintégration nord-soviétique. Il y a eu la possibilité de construire un nouveau mécanisme de sécurité européenne, une sécurité équitable et indivisible pour toutes les nations de l’Europe. Malheureusement, cette occasion historique a été ratée", explique-t-il.

C’est manifestement quelque chose qui est mal passé auprès du gouvernement russe. Même si l’OTAN est censé protéger et aider ses pays-membres en cas d’attaque, pour la Russie, le bombardement de la Yougoslavie est 1999 par l’OTAN est inacceptable. "L’OTAN n’a pas respecté ni la charte de l’ONU, ni le principe d’Helsinki", souligne l’Ambassadeur de Russie en Belgique.

Des propositions russes refusées par l’OTAN et les USA

Alexander Tokovinin a fait part des propositions que la Russie a envoyé à la mi-décembre aux Etats-Unis et à l’OTAN pour empêcher que l’Ukraine entre dans l’OTAN. La réponse donnée par ses deux interlocuteurs a été négative. "Il faut comprendre que l’adhésion à l’OTAN de l’Ukraine, pour la Russie, c’est une vraie ligne rouge", a indiqué l’interlocuteur de Christophe Deborsu, avant de poursuivre : "On a dit qu’on n’a pas reçu, pour le moment, de réponse satisfaisante. Mais on ne dit pas que la voie diplomatique est fermée."

D’après la Maison Blanche, la Russie aurait pourtant réalisé un film montrant une fausse attaque ukrainienne contre les soldats russes afin d’avoir un prétexte pour envahir l’Ukraine. Un groupe d’agents russes auraient également été envoyés en Ukraine pour mener des actes de sabotages contre les séparatistes pro-russes. Cela afin de faire croire que les Ukrainiens les ont attaqués, d’après les Etats-Unis. "Ce n’est pas vrai, c’est une pure invention, affirme l’Ambassadeur de Russie en Belgique. La Russie ne veut pas de guerre, elle ne veut pas de conflit."

"Je voudrais répéter les mots du ministre des Affaires étrangères de Russie… Si cela dépend seulement de la Russie, il n’y aura pas de guerre mais ça ne dépend pas seulement de la Russie car la Russie a vu beaucoup d’actions provocatrices, comme le fait de fournir de l’armement à l’Ukraine par plusieurs pays de l’OTAN, le fait qu’augmenter les forces des pays de l’OTAN aux frontières de la Russie… Les responsables du gouvernement à Kiev ont commencé à évoquer la possibilité de régler le problème de Donbass par la force", poursuit l’Ambassadeur.

Pour lui, on parle beaucoup de la concentration des troupes russes aux frontières avec l’Ukraine mais pas assez de la concentration de l’armée ukrainienne près de la ligne de division avec le Donbass, une région sécessionniste en Ukraine. "Encore une fois, on ne choisit pas le moment de l’attaque, on essaye de trouver le moment de la paix", a conclu l’Ambassadeur de Russie en Belgique.

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