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"J'ai dû intervenir": Sabine tombe nez à nez avec un bébé phoque à la côte belge et adopte les bons réflexes

Parmi tous les animaux présents sur le littoral belge, les phoques sont de plus en plus nombreux à venir passer quelques heures sur nos plages ou dans nos dunes. Les apercevoir est toujours un moment d'émerveillement pour les promeneurs mais il y a également des réflexes à adopter pour protéger l'animal... mais aussi pour se protéger soi-même.

Sabine n'est pas près d'oublier ses vacances à la côte belge qui se sont déroulées à la fin du mois de mars. Elle nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous pour nous raconter une de ses plus belles rencontres. La militaire de profession sortait se balader sur la plage quand, tout à coup, son regard s'est porté au loin, vers un brise-lames. "J'ai vu une petite tête qui cherchait un peu son chemin", dit-elle. "Je n'en revenais pas, c'était un petit phoque. C'était incroyable, un vrai cadeau de la vie."

Une fois la surprise passée, la femme de 45 ans reprend ses esprits et réfléchit. Car, bien sûr, les curieux ont commencé à se rassembler près de l'animal. La veille, elle avait vu un petit panneau à Nieuwport indiquant ce qu'on devait faire si on apercevait un phoque: rester à distance et tenir les chiens en laisse. "J'ai dû intervenir auprès d'une personne qui ne tenait pas son chien", se souvient-elle. "Ça aurait pu finir en affrontement entre les deux animaux. Mais sinon, les gens ont bien respecté une distance de sécurité."

Une association veille aux phoques

Elle a ensuite décidé de téléphoner à la police. "Ils sont habitués", dit-elle. "Ils ont contacté une association spécialisée qui a rapidement pris les choses en main." Cette association, c'est la "North Seal Team". Créée il y a plusieurs années au moment de l'augmentation de la population de phoques dans nos eaux, elle compte aujourd'hui plus de 120 bénévoles.

Els Deryck est l'une d'entre eux. Elle explique les différentes missions de l'association. "Tout d'abord, nous voulons sensibiliser aux bons comportements", explique-t-elle. "Ensuite, nous avons une surveillance constante près de la plage d'Ostende car nous savons qu'il y aura toujours des phoques à cet endroit." La Team a également une brigade mobile qui sillonne toute la côte. "Nous sommes prêts à intervenir peu importe l'endroit. Les gens peuvent nous alerter via Whatsapp'." Le numéro de contact est le 0491/743.278.

Mais pourquoi les phoques viennent-ils aussi près des humains sur la côte belge?

À la côte belge, il existe deux types de phoques: les veaux-marins qui viennent du sud et les phoques gris qui viennent du nord. Toute l'année, il y a donc une grande présence de ces animaux en Mer du Nord. "En fait, les petits gris ne savent pas nager", explique la bénévole de "North Seal Team". "Donc s'ils viennent sur la plage avec leur mère et que cette dernière va chercher à manger, ils se retrouvent seuls. Le problème c'est que si elle voit des gens autour de son bébé, elle ne revient plus."

Si les phoques viennent sur la côte et même dans les dunes, c'est en grande partie pour se reposer en hiver ou après une tempête. "Et là, ça devient dangereux car il y a des gens et des chiens qui peuvent les déranger", signale-t-elle. "On doit donc parfois confier les petits à l'aquarium Sealife. On évite au maximum de le faire car le voyage peut être très stressant."

Pour protéger les phoques sur la plage, "North Seal Team" met en place une zone de sécurité d'une cinquantaine de mètres. "Et on se relaie jusqu'au moment où l'animal est assez reposé pour repartir de lui-même", dit Els Deryck. "Ça prend souvent de nombreuses heures et ça a même déjà duré plusieurs jours."

Un phoque c'est mignon mais c'est aussi méchant. Ça mord très fort et ça fait de gros dégâts

Sabine voulait aussi, en nous contactant, éduquer les touristes wallons aux bons gestes à mettre en place en cas de rencontre avec un phoque. "C'est dommage qu'il n'y ait pas des panneaux explicatifs partout", regrette-t-elle. "Je suis originaire de Malmedy et nous savons quoi faire devant un chevreuil ou un sanglier. Mais face à un phoque, ce n'est pas pareil."

"Éduquer les Wallons et les Bruxellois"

Du côté de la "North Seal Team", on confirme que les francophones sont moins au courant de la marche à suivre. "Les Flamands ont déjà lu beaucoup d'articles mais pas les Wallons ou les Bruxellois", explique Els De Ryck. "Ils sont très gentils avec les animaux mais n'ont pas du tout les bons réflexes. Ils ont par exemple tendance à se rapprocher. Mais en fait, un phoque c'est mignon mais c'est aussi méchant. Ça mord très fort et ça fait de gros dégâts. Surtout quand la bête est stressée."

La priorité actuelle de l'association, c'est donc la sensibilisation. Et pour ça, la "North Seal Team" est en train d'installer des panneaux tout le long du littoral.

L'an dernier, déjà, des phoques étaient aperçus à la Côte Belge :

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