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Une centrale au gaz va voir le jour à Seraing: "Totalement inacceptable", selon des citoyens en "colère"

Il est "totalement inacceptable" que de nouvelles subventions soient octroyées à une nouvelle centrale électrique au gaz de Seraing, a réagi, dans la nuit de mercredi à jeudi, avec "colère" le groupe de citoyens Dégaze/Tegengas. Plus tôt dans la journée de mercredi, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité à haute tension Elia avait annoncé que le projet de centrale au gaz de Luminus à Seraing remplaçait désormais celui d'Engie à Vilvorde dans le cadre de la première enchère du mécanisme de rémunération de capacités (CRM), qui doit assurer la sécurité d'approvisionnement du pays après la fermeture de cinq des sept réacteurs nucléaires.

Mais pour le mouvement citoyen, "deux méga-centrales à gaz à moins de cinq kilomètres l'une de l'autre, au Val St-Lambert à Seraing et aux Awirs à Flémalle, c'est totalement inacceptable", a commenté Léo Tubbax, riverain et porte-parole de Dégaze Seraing/Flémalle. "Le fait que le gouvernement choisisse de construire non pas une, mais deux centrales au gaz polluantes ici même, à proximité l'une de l'autre, ressemble à un énorme doigt d'honneur à notre région", ajoute M. Tubbax.

il n'y a pas de place pour de nouvelles infrastructures fossiles

Le projet de Seraing consiste en une nouvelle unité de production au gaz de 805 MW, une capacité similaire aux 796,25 MW envisagés à Vilvorde. Le prix n'est pas rendu public en raison du fait qu'un seul candidat a été sélectionné dans ce "re-run". Une publication fausserait le marché étant donné que la confidentialité des dossiers introduits par Luminus et Engie ne serait plus respectée, selon Elia.

Dégaze rappelle par ailleurs qu'un recours au Conseil d'État est toujours en cours contre le permis unique pour la centrale prévue au Val St-Lambert à Seraing et pour celle des Awirs à Flémalle. "Jamais un rapport du GIEC sur le climat ne l'a affirmé aussi clairement: il n'y a pas de place pour de nouvelles infrastructures fossiles telles que les centrales au gaz. Ce dernier rapport est sorti alors que nous parviennent quotidiennement des images déchirantes d'une guerre financée par le gaz. Dans ce contexte, distribuer des centaines de millions d'euros de subventions pour une nouvelle centrale à gaz, c'est la chose la plus insensée qu'un gouvernement puisse faire en ce moment", fustige aussi Ike Teuling de Dégaze.

Le groupe de citoyens annonce en outre une action sous forme de "cyclo tour" entre le 25 et le 29 mai, pour visiter les différents endroits du pays où de nouvelles usines à gaz sont prévues. L'arrivée dans la vallée de la Meuse à Liège sera accompagnée de manifestations à Seraing, aux Awirs et à Tihange 3, réacteur dont la prolongation pour dix années au-delà de 2025 est négociée par le gouvernement avec Engie.

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