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Des élèves en grève contre leur direction qui interdit les tenues "extravagantes": "On nous prive d’une partie de nous-mêmes"

Quelques dizaines d’élèves de l’IATA, école secondaire d’art à Namur ont mené une action de protestation ce mardi matin. Ils ont volontairement raté deux heures de cours. En cause : les précisions de la direction à propos des règles vestimentaires .

Ce matin, des élèves sont en rébellion à l'IATA, école secondaire d'art située à Namur. Ce qu'ils défendent? Leur liberté de style. La direction a en effet récemment diffusé des nouvelles précisions du règlement qui leur pose problème. "L’élève porte une tenue adaptée au travail scolaire (…) L’école est avant tout un lieu d’apprentissage et de travail et non l’endroit où les extravagances de la mode", peut-on lire dans ce texte. "La direction autorise quelques mèches de couleur, cependant, les colorations totales, coupes de cheveux et/ou maquillages trop extravagants sont à proscrire."

De quoi faire grincer les dents des jeunes artistes qui s'expriment ici par leurs looks. "Montrer le nombril? Je ne peux pas! Le piercing? Je ne peux pas. Et le maquillage? Je ne peux plus du tout...", énumère Anceline tandis que Noé s'inquiète pour son avenir capillaire. "La première chose qui pose le plus problème c’est ma coloration, vu que les cheveux rouges ce n’est pas naturel et c’est boycotté à l’école..." 

Ce mardi matin, 60 des 2.000 élèves de l'IATA ont loupé les premières heures de cours pour protester contre ces règles à leur yeux liberticides, en formant notamment une chaîne humaine vêtue de crop top (tee-shirts court dévoilant le nombril, ndlr). "L’IATA c’était une école qui montrait la différence et là aujourd’hui on nous prive de notre style", se désespère Lula. "Ce règlement, c’est surtout nous priver d’une partie de nous-mêmes."

"Des mois d'excès"

Du côté de la direction, on se défend d'attaquer qui que ce soit sur son identité. "On reste dans un cadre scolaire", explique Cindy Bailleux, la directrice adjointe de l’établissement. Selon elle, les précisions apportées au règlement étaient une nécessité après des "mois d’excès". "Suite aux confinements, on a remarqué la difficulté pour certains jeunes de trouver des repères. Ils ont été habitués à rester chez eux pendant de longs moments où ils s’habillaient comme ils voulaient, analyse-t-elle. On est revenus à l’école qui est un lieu social et collectif où il faut construire des règles collectives." La direction n'a pas pris de décision suite à cette grève.

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