Accueil Actu

La maison de Bénédicte, 65 ans, vandalisée par un ami qu'elle hébergeait à Jambes: "Et aujourd'hui il vit sa meilleure vie, car personne ne sait où il est!"

La maison de cette puéricultrice de 65 ans a été complètement saccagée par un ami qu’elle hébergeait sous son toit. Un acte de vandalisme que sa fille, Hélène, souhaite aujourd’hui voir traduit en justice. Mais quels sont les recours possibles dans ce genre de cas ?

Bénédicte, puéricultrice de 65 ans, ne s’attendait pas à un tel geste de la part de la personne qu’elle accueillait chez elle depuis 2 ans. Ciment dans les toilettes, huile de vidange sur les matelas, sur les planchers, plâtre dans la machine à laver… la liste des dégâts est longue, comme en témoignent ces images prises dans sa maison de Jambes. Parmi les dégradations commises, certaines sont particulièrement choquantes, comme des mots insultants écrits à l'encre indélébile sur les murs, ou encore le sabotage des plombs qui ont été noyés. De multiples vols ont également été commis. Le coût total des réparations s'élève à 20.000 euros.



©RTL INFO

"Ma maman a gentiment hébergé un ami à elle en attendant qu’il trouve un logement" explique calmement sa fille Hélène, institutrice, qui nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous. En octobre 2019, Bénédicte, accueille une vieille connaissance que nous appellerons Jean-Claude. Sans logement ni situation stable, Jean-Claude contacte Bénédicte qui accepte de le dépanner. Il s'agit alors d'un vieil ami, rencontré 20 ans plus tôt dans le cadre d'activités musicales. Mais la cohabitation s'avère de plus en plus difficile au fil du temps. Les conflits avec Bénédicte, mais aussi avec le voisinage s'enchaînent. "Il prenait de plus en plus ses aises… ma maman ne se sentait plus chez elle" raconte Hélène avant de poursuivre, "mais jamais nous n'aurions imaginé ça de la part de cette personne". Tout bascule en décembre 2021 quand le frère d'Hélène, Jean-Baptiste, revient emménager chez Bénédicte. 

On lui a alors demandé de quitter le domicile

"La police ne sait rien faire" 

Avec le soutien de sa petite sœur, le jeune homme de 33 ans compte bien convaincre l'indésirable de mettre les voiles. "On lui a alors demandé de quitter le domicile" explique la jeune maîtresse d'école. Mais Jean-Claude est toujours là, malgré les ultimatums. "Selon lui, nous la famille, nous nous mêlions de ce qui ne nous regardait pas. Il s'est alors vengé en détruisant la maison", déplore Hélène, l'émotion toujours intacte. Jean-Claude disparaît, puis dans les jours qui viennent, Bénédicte reçoit des courriers injurieux. "Et aujourd'hui, nous ne savons pas où il est", lâche Hélène.  

Hélène se rend au commissariat, où une plainte a été déposée. "Nous avons toujours été bien reçus par les forces de l'ordre" explique Hélène. "Mais à chaque fois, ils nous disent qu'ils ne savent rien faire" s'exclame-t-elle. Et pour cause, Jean-Claude reste introuvable. "Et aujourd'hui, il vit sa meilleure vie, car personne ne sait où il est", s'indigne la jeune femme.  

Quels recours possibles ?  

Rien de surprenant pour Maître Didier de Quevy, avocat au barreau de Bruxelles. "Cette personne a l'intention absolue de partir et de ne rien payer", tranche-t-il. "La seule chose que peut faire la police, c'est enregistrer une plainte. Cette plainte est ensuite communiquée au parquet, qui peut décider de classer l'affaire sans suite". 

Cela peut durer 5 ans

Jean-Claude n'étant pas locataire, et hébergé à titre gratuit, les recours légaux sont limités. "Avec ce genre d'individu, aucune médiation n'est possible. Seule la voie pénale est efficace", explique l'avocat bruxellois, qui compte plus de 300 cours d'assises à son actif. "Aussi est-il impératif de se constituer partie civile après avoir déposé plainte, afin d'éviter un classement sans suite du dossier", précise-t-il.  

"Ensuite une assignation au civil, devant le tribunal de première instance, est nécessaire afin de demander une expertise, et faire l'inventaire des dégradations", poursuit Maître Quevy, "il s'agit ici de demander un remboursement des dégâts".  

À noter que cette assignation seule ne suffit pas. "Sans dépôt de plainte et constitution de partie civile, cette assignation risque de s'éterniser. Cela peut durer 5 ans", précise l'avocat.  

Ces actions doivent donc être menées conjointement. Mais il faut faire vite, avant que ladite personne ne s'évapore dans la nature. "Dans ce cas précis, il y a soustraction à l'action de la justice. Un mandat d'arrêt peut alors être émis", explique le ténor du barreau, qui conseille tout de même de se munir d'un avocat.  

En résumé  

  • Déposer plainte pour dégradation volontaire 
  • Se constituer partie civile (250 euros) 
  • Faire une assignation au civil afin de faire l'inventaire des dégradations 

En fonction de la gravité des faits, la personne reconnue coupable devra rembourser la somme des biens dégradés et encourt une peine de prison assortie d'une amende

À lire aussi

Sélectionné pour vous