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De plus en plus de Français viennent étudier en Belgique: "C'est intenable", selon le recteur de l'université de Liège

Ce 8 mai, sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche, les invités ont abordé la question des études supérieures. En Belgique, un étudiant sur 10 est français et à Liège, les taux de Français grimpent un peu plus chaque année. A l'ULiège (université de Liège), par exemple, 8% des étudiants de l’université sont français et 25% des étudiants en médecine vétérinaire viennent de l'autre côté de la frontière. Pour son recteur, Pierre Wolper, cette situation "est intenable". Chaque étudiant rajoute en effet de la masse de travail aux enseignants et coûte de l'argent au pays. "Avoir plus d’étudiants ça implique plus de charges et il y a des limites à ce que nous sommes capables d’absorber", explique-t-il. Malgré certaines mesures mises en place, comme des limitations dans les filières et des concours de fin d'année, la réalité reste compliquée à gérer. "On se dit 'Où est-ce que ça va s'arrêter?' (.. ) Nos moyens ne s’étendent pas avec le nombre d’étudiants donc il y a un problème." 

Egalement invitée sur le plateau, la ministre de l’Enseignement Valérie Glatigny confirme que l'enveloppe globale pour la gestion des études supérieures reste la même malgré la variation du nombre d'étudiants, qu'ils soient français ou non. Elle confirme également que beaucoup d'étudiants français viennent pour entamer des parcours de médecine, de vétérinaire, de kiné, de dentiste, de logopède, mais que leur accès au système belge reste limité par des taux à environ 20%. Cette limitation est actuellement en réflexion. "Nous réfléchissons à une extension de la limitation quand on voit la forte demande en pharmacie par exemple", affirme Valérie Glatigny pour qui la présence d’étudiants français en Belgique est une "richesse". "Beaucoup vont rester, vont payer des impôts en Belgique et vont contribuer à la force de travail", atteste-t-elle avant de souligner la "liberté de circulation" qui existe en Europe et l'importance d'inciter nos étudiants belges à aller ailleurs également. "Nous sommes dans un contexte européen où il y a le principe de la libre circulation" et "cela serait une infraction" de ne pas la respecter, estime la ministre. 

"Un fonds de compensation européen" 

Cependant, consciente des échos notamment financiers de cette migration (un étudiant coûte entre 8 et 10.000€ à l'Etat, ndlr), Valérie Glatigny indique qu'un "refinancement de l’enseignement supérieur est en cours".

Elle livre également avoir "lancé une réflexion au niveau européen pour la création d'un fonds de compensation européen quand on voit qu’un état membre accueille beaucoup plus d’étudiants qu’il n’en envoie"

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