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Législatives: Eric Zemmour se lance à Saint-Tropez

Après avoir longuement hésité, l'ancien candidat d'extrême droite à la présidentielle Eric Zemmour se lance dans la bataille des législatives dans le Var, dans la circonscription de Saint-Tropez, malgré une élection qui s'annonce très difficile pour son camp.

"Reconquête est de retour partout en France. Je mènerai notre beau et grand combat aux côtés de nos 550 candidats. Je me présente dans la 4e circonscription du Var", a tweeté Eric Zemmour jeudi, lui qui avait recueilli 7,07% des voix à la présidentielle.

Pour expliciter son choix, l'ancien éditorialiste du Figaro et de CNews tiendra un meeting sur une plage à Cogolin à 18H00 ce jeudi.

Il a choisi une circonscription où il a obtenu 14,7% des voix au premier tour de la présidentielle, contre 32,2% pour Marine Le Pen et 24,1% pour Emmanuel Macron. Avec l'un de ses meilleurs scores nationaux dans la ville, huppée, de Saint-Tropez: 22,4% des suffrages.

Le président de Reconquête! aura notamment face à lui un candidat du RN, Philippe Lottiaux, et la députée sortante macroniste Sereine Mauborgne. L'insoumise Sabine Cristofani-Viglione tentera également sa chance.

- "Pont d'Arcole" -

Eric Zemmour a pris plusieurs semaines avant de se lancer. Il a réclamé de nombreuses fois un accord avec le Rassemblement national, en vain.

Certains proches, comme l'eurodéputé ex-RN Jérôme Rivière, lui recommandaient d'attendre les européennes dans deux ans, pour s'éviter une défaite sur son nom après la claque reçue à la présidentielle.

"Il avait en tête depuis longtemps d'être candidat", assure toutefois le vice-président de Reconquête! et ancien LR Guillaume Peltier.

"La réussite finale est toujours précédée d'épreuves et de risques. Sa philosophie est napoléonienne, Bonaparte au pont d'Arcole se saisit toujours du drapeau pour emmener ses troupes et montrer l'exemple", ajoute-t-il. Député sortant du Loir-et-Cher, Guillaume Peltier n'a pas tranché son cas personnel et pourrait rester directeur de la campagne des législatives sans se présenter lui-même.

Au RN, Jean-Philippe Tanguy, ancien directeur de campagne adjoint de Marine Le Pen et lui-même candidat dans la Somme, dénonce la "candidature hors sol" d'Eric Zemmour. "C'est très tardif et une campagne ça se prépare, il faut connaître le territoire", insiste ce cadre du RN.

S'il "se présente, il part au carton", avait aussi commenté le président du RN Jordan Bardella mercredi.

- "Identitaire" -

Parisien, Eric Zemmour a finalement laissé ses lieutenants se lancer dans les quartiers chics de la capitale, Sébastien Pilard (ex-LR) dans la 14e circonscription (16e arrondissement) et Garen Shnorhokian dans la 4e (17e arrondissement).

"En se présentant, Eric Zemmour court un risque: un score médiocre pourrait définitivement l'écarter de la scène politique", estime auprès de l'AFP l'ancien président du Front national Jean-Marie Le Pen, qui était favorable à une entente entre le RN et Reconquête!.

Le chef de file du mouvement de jeunesse de Reconquête!, Stanislas Rigault, est quant à lui candidat dans le Vaucluse voisin. Enceinte, l'ancienne députée FN (devenu RN) Marion Maréchal, vice-présidente de Reconquête!, a renoncé à se présenter.

Pour les législatives, Reconquête! présente des candidats jeunes, issus pour la plupart de la société civile. Parmi eux, figure Damien Rieu, cofondateur du groupuscule d'ultra-droite dissous Génération identitaire, ou Patrick Jardin, père d'une victime des attentats du 13 novembre 2015, ainsi que le policier Bruno Attal.

L'ancien gilet jaune Benjamin Cauchy se lance pour sa part dans l'Aisne.

Selon Guillaume Peltier, la campagne "repose sur un corpus idéologique: les questions identitaires, régaliennes et migratoires". Et sur un appel à "l'union des droites et des patriotes".

Eric Zemmour avait balayé début mai les craintes sur l'avenir de sa formation. "Ceux qui nous détestent disent que nous sommes morts le soir du premier tour de la présidentielle", soulignait-il. "Moi, je pense que nous sommes nés ce soir-là".

Sur le front judiciaire, la cour d'appel de Paris doit se prononcer ce jeudi sur des propos passés d'Eric Zemmour, jugé pour "contestation de crime contre l’humanité". Il avait soutenu en octobre 2019 sur CNews que le maréchal Pétain avait "sauvé" des juifs français durant la Seconde Guerre mondiale.

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