Accueil Actu

Agriculture: le G7 veut aider l'Ukraine à exporter face à "l'arme de guerre" de la faim

Les ministres de l'Agriculture du G7 ont cherché vendredi avec leur homologue ukrainien des solutions pour contrer l'insécurité alimentaire à travers laquelle, selon Kiev, "tout le monde pays le prix" de l'invasion russe.

"Nous avons évoqué comment nous pouvons aider à sauver le plus possible les récoltes, par le chemin terrestre, ferroviaire ou via le Danube", a expliqué le ministre allemand de l'Agriculture Cem Özdemir lors d'une conférence de presse avec le ministre ukrainien Mykola Solsky à Stuttgart (sud ouest de l'Allemagne).

L'invasion russe et le blocus imposé aux ports ukrainiens a fortement réduit les voies d'exportations pour ce grand producteur agricole.

"C'est une stratégie de Vladimir Poutine d'utiliser la faim comme arme de guerre, en Ukraine et au delà", a ajouté M. Özdemir.

"Les Ukrainiens ont connu cela par le passé en Union Soviétique (...) pendant l'Holodomor", a-t-il ajouté en référence à la grande famine qui eut lieu en Ukraine en 1932 et 1933 et qui fit plusieurs millions de morts.

Certains pays d'Afrique sont particulièrement dépendants des exportations d'Ukraine, réputée pour ses terres noires très fertiles, et qui était avant l'invasion le quatrième exportateur mondial de maïs et en passe de devenir le troisième exportateur de blé.

Quelque 20 millions de tonnes doivent quitter les silos du pays d'ici trois mois avant la prochaine récolte, a expliqué M. Solski lors de cette réunion thématique du G7, rassemblant des représentants des sept puissances les plus riches de la planète (Allemagne, France, Italie, Canada, États-Unis, Japon et Royaume-Uni).

"Nous sommes confrontés à une situation difficile", a indiqué le ministre ukrainien, estimant que l'insécurité alimentaire et la hausse des prix des denrées étaient une conséquence de la guerre qui frappe "tout le monde".

M. Özdemir a également qualifié de "répugnant" les vols de céréales dont sont accusées les troupes russes en Ukraine.

Le chancelier allemand Olaf Scholz a de son côté "rappelé" à Vladimir Poutine lors d'un entretien téléphonique vendredi matin la "responsabilité particulière" de la Russie dans l'approvisionnement alimentaire mondial, "particulièrement sous tension en raison de la guerre", selon un communiqué de la chancellerie allemande.

"Nous ne pouvons pas résoudre cette question tout seuls" et "nous devons travailler à débloquer les ports de la Mer noire et à établir des liens logistiques vers les ports baltes", a-t-il ajouté.

La Commission européenne a présenté un plan pour aider l'Ukraine à exporter sa production en mobilisant des capacités de fret.

À lire aussi

Sélectionné pour vous