Accueil Actu

Cynthia et Sarah disent avoir été licenciées abusivement d'un McDo: quels droits ont les étudiants jobistes ?

Chaque année des milliers de jeunes travaillent sous le statut d'étudiant. Cynthia et Sarah (prénoms d'emprunt) estiment avoir été licenciées de manière abusive d'un fast-food. Alors, quels sont les droits des étudiants jobistes ? Peuvent-ils se retourner contre leur employeur dans ce cas précis ?

"Nous sommes plusieurs étudiants à avoir été mis à pied pour des raisons pour la plupart non-valables et futiles." C'est par ces mots que notre rédaction a été interpellés via le bouton orange Alertez-nous. L'alerteuse souhaitait attirer notre attention sur des licenciements jugés abusifs selon elle, dans un restaurant de la chaîne Mc Donald's situé en périphérie bruxelloise. "La plupart des jeunes qui y travaillent n'osent pas, par peur de représaillesdéfendre leurs intérêts, car à la moindre occasion, ils n'hésitent pas à nous faire comprends qu’ils ont une pile de CV et que notre contribution peut vite prendre fin."

Je reçois un message vers 15 h me disant que je ne devais plus venir travailler

Nous sommes allés à la rencontre de deux étudiantes qui ont travaillé dans le fast-food pointé du doigt. Les deux préfèrent garder l'anonymat. Cynthia (nom d'emprunt) bossait depuis 6 ans dans le fast-food en question. Elle a été licenciée du jour au lendemain, car dit-elle, elle portait une mauvaise paire de chaussures, en attendant de recevoir celle commandée par l'enseigne. "En attendant, je venais avec mes chaussures blanches, jusqu'à ce qu'un jour, on me fasse la remarque. Suite à cela, j'ai été licenciée."

La chaine américaine réagit 

Un cas qui ne serait pas isolé. Sarah, une autre étudiante, travaillait dans le même restaurant lorsqu'elle a été remerciée sans préavis à la suite d'un désaccord avec un client. "Je reçois un message vers 15 h me disant que je ne devais plus venir travailler."  Les étudiantes travaillaient deux à trois jours par semaine pour la chaîne de restauration rapide. 

Elles pensaient avoir la confiance de leur supérieur. "On m'a demandé à maintes reprises de monter comme 'manager', d'être formatrice d'équipe parce que justement, j'étais un super bon élément pour l'établissement", raconte Cynthia. Les deux jeunes femmes décrivent un climat de travail tendu où le va-et-vient des jobistes est incessant. Selon elles, le manager de l'établissement incriminé n'hésiterait pas à brandir la pile de CV reçus afin de mettre la pression sur les équipes. 

Sarah s'indigne : "En tant qu'étudiant, nous n'avons pas de droit. A chaque problème qu'on a, c'est 'Si tu n'es pas contente, tu peux prendre la porte'Notre rédaction a contacté le groupe McDonald's qui dit avoir pris contact avec le responsable du restaurant concerné. Le groupe précise : "Tout comme dans ses autres restaurants, il ne connaît pas de cas de licenciements abusifs. Le bien-être au travail est une priorité, les employés heureux font des clients heureux."


Alors, quels sont les droits des étudiants jobistes ? Peuvent-ils se retourner contre leur employeur dans le cadre d'un licenciement jugé abusif? Ce type de questions est régulièrement posé à Miguel Schelk, animateur jeunesse FGTB. "Dans ces cas-là, on ne peut pas faire grand-chose car les contrats sont extrêmement précaires pour les étudiants. Par contre, les étudiants ont droit à un préavis de trois jours s'ils ont travaillé s'ils ont travaillé moins d'un mois dans l'entreprise et de sept jours s'ils ont travaillé plus d'un mois. Dans ce cas-là, ça vaut toujours la peine de nous joindre, on peut appeler leur ancien employeur et réclamer leur préavis qui leur est dû."


Outre les cas de licenciements abusifs, la section jeunesse de la FGTB dit être contactée pour des cas de sexisme, de racisme ou encore des problèmes liés aux heures supplémentaires. "Même quand la marge de manœuvre est limitée, on appelle l'employeur et on essaie de trouver un accord à l'amiable avec lui. Dans 95% des cas, quand on appelle l'employeur le problème est résolu", poursuit Miguel Schelk.

Pour bénéficier d'un accompagnement et de conseil, le meilleur interlocuteur à disposition des étudiants reste les organisations syndicales. Les étudiants peuvent s'y affilier et parfois même sans payer de cotisation.

À lire aussi

Sélectionné pour vous