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De nombreux Bruxellois possèdent des puits sous leur maison, mais "ne le savent pas forcément"

Dimanche, les pompiers ont été appelés à Bruxelles afin de délivrer une femme tombée dans un puits profond dans son jardin, rue Joseph II. La victime a fait une chute de dix mètres qui a engendré plusieurs fractures. Les membres de l'équipe RISC (Rescue in Special Conditions) ont pu secourir la femme à l'aide d'un harnais d'escalade. Elle a ensuite été stabilisée et emmenée à l'hôpital.

 

"Ce genre d'interventions chez des particuliers est tout à fait exceptionnel. On a l'habitude d'ouvriers qui tombent dans des puits sur des chantiers, mais pas chez des particuliers", explique Walter Derieuw, porte-parole des pompiers de Bruxelles.


 
"Je suppose, c'est une des hypothèses, qu'il s'agit d'un puits perdu. Donc c'est un puits qui a les parois maçonnées et qui servaient, dans le temps pour les maisons qui n'étaient pas raccordées aux égouts, pour collecter les eaux usées et qui se transvasaient alors dans le sous-sol", précise le porte-parole.


 

On trouve ce genre de puits dans les vieilles maisons du centre de Bruxelles dans les quartiers de Sainte-Catherine ou Yser, par exemple. Mais ces puits sont bien cachés. Certains propriétaires ne sont même pas au courant qu'ils en possèdent. "Vous en avez un peu partout, mais les gens ne le savent pas forcément, car tout est recouvert", détaille Sandrine Conte, back-office d'une agence immobilière.


 
"Tant qu'on n'a pas fait des gros travaux, on ne sait pas qu'on a ces puits et c'est fort dommage, car c'est vraiment quelque chose d'atypique qu'il faut vraiment mettre en évidence et qu'il faut garder."

Bruxelles avait aussi ses puits industriels dès la fin du 19e siècle pour les brasseries, tanneries ou teintureries. Ces puits, appelés artésiens, allaient chercher de l'eau sous pression en profondeur.

Xavier Devleeschouwer, géologue senior au service géologique de Bruxelles, explique qu'ils étaient notamment dans le centre-ville. "Ces puits artésiens sont situés dans l'axe de la Senne. Ils s'écoulent du sud-ouest vers le nord-est, en direction de la Flandre. Dans la partie des quartiers historiques du centre-ville de Bruxelles, c'est là où beaucoup de ces puits artésiens ont été implantés."

L'eau n'était pas rare à Bruxelles. Pour les particuliers comme pour les industries, il était facile de puiser en surface et en profondeur. Mais les réserves s'épuisent et les puits artésiens disparaissent de la capitale après la Seconde Guerre mondiale. Depuis, les nappes se sont rechargées et ne sont plus exploitées. Le sous-sol de Bruxelles a retrouvé sa richesse en eau. 

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