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Larcher (LR) pour que le RN obtienne la tête de la commission des finances à l'Assemblée

Le président LR du Sénat Gérard Larcher a estimé que la tête de la très stratégique commission des Finances à l'Assemblée "devrait revenir" au RN, suscitant l'ire du chef du PS Olivier Faure qui l'accuse de "détruire le front républicain".

M. Larcher demande dans un entretien au Parisien un "changement profond d’attitude" du président Emmanuel Macron, au vu de son bilan politique et de la "défaite historique" de son camp.

Selon lui, le "bilan politique" d'Emmanuel Macron "est le résultat de la verticalité de sa gouvernance" et démontre "les limites du +en même temps+: 72 députés LFI et 89 pour le RN". Il estime que "le front républicain a disparu".

Le pays "risque d’être difficile à gouverner", et "pour ma part, je souhaite le dialogue dans l’intérêt de la France", souligne-t-il. Côté LR, "nous sommes clairement dans l’opposition", (...) mais nous avons comme ligne de conduite l'intérêt de la France et des Français".

Faut-il travailler avec le futur groupe RN à l'Assemblée ? "Nous n'avons pas la même histoire et ne partageons pas les mêmes valeurs, mais ce sont des élus de la République", répond M. Larcher.

"Il y a un règlement à l’Assemblée nationale qui dit que le président de la commission des Finances doit être issu de l’opposition. Or, je constate que le RN est le premier groupe d’opposition. Donc, elle devrait lui revenir", ajoute-t-il.

Cette déclaration a suscité la colère du premier secrétaire du PS Olivier Faure sur Twitter: "toutes les droites, de LREM à LR (...) vont donc mêler leurs voix à l’extrême droite pour accorder au RN la commission des Finances", s'est-il indigné.

"En détruisant le front républicain, ils ouvrent la porte à une victoire future du RN. La défaite et le déshonneur", a-t-il poursuivi, se disant "proprement écœuré par tous ces gens de LR, LREM ou du MoDem, qui participent avec ardeur à la banalisation de l’extrême droite depuis quelques jours".

Et il rappelle que s'il a des "divergences assumées" avec les Insoumis, il n'acceptera "jamais qu’on puisse mettre sur un même plan le RN qui prône l'institutionnalisation de la discrimination avec la FI (la France Insoumise) qui défend la réalisation pour tous de la promesse républicaine".

"Le front antirépublicain est en marche... !", a aussi tweeté la députée LFI Clémentine Autain.

Alors que le chef de l'Etat a refusé mardi la démission de la Première ministre Elisabeth Borne, M. Larcher estime qu'elle "n'est pas responsable de la défaite, c’est le président". "Un changement profond d’attitude est nécessaire" de sa part, insiste-t-il.

Quant à dissoudre l'Assemblée, "il en a la prérogative mais le peuple souverain vient de décider. Il faut se méfier des dissolutions de confort".

Maintenant "c'est à lui (Emmanuel Macron) de faire des propositions", souligne M. Larcher, notant que rencontrer les chefs de partis comme le chef de l'Etat l'a fait mardi "devrait être une habitude".

Au moment où le président des Républicains Christian Jacob s'apprête à quitter son poste, Gérard Larcher juge par ailleurs que le parti peut "retrouver un espace politique entre un macronisme qui vient d'échouer et les deux extrêmes".

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