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Les archéologues ont fait une découverte rare sur un ancien champ de bataille de Waterloo: "Ça amène encore plus de questions"

Une équipe internationale d'archéologues a retrouvé la semaine dernière des ossements humains et des squelettes d'animaux à proximité de la ferme de Mont-Saint-Jean à Waterloo. Il s'agit de "découvertes extrêmement rares pour un champ de bataille napoléonien", ont indiqué les experts.

La ferme de Mont-Saint-Jean était à l'époque de la bataille, en 1815, le principal hôpital des troupes alliées, emmenées par le duc de Wellington. En 2019 déjà, les restes de trois jambes amputées y avaient été découverts. La campagne de recherche a ensuite été interrompue en raison de la crise du coronavirus.

Les fouilles ont pu reprendre cette année et un squelette humain et des ossements de chevaux ou de mules ont été retrouvés, le long d'un verger qui jouxte la ferme, aujourd'hui devenue la brasserie de Waterloo. "C'est la réalité de la guerre que nous voyons ici", explique Tony Pollard, professeur à l'université de Glasgow et l'un des directeurs archéologiques du projet.

"La gestion des blessés dans ce combat qui en a fait plus de 10.000 a été un énorme défi. Il n'y avait pas de grand rituel ou de marque de respect. La fosse mise au jour permet de comprendre que les corps ont simplement été disposés ici", ajoute-t-il. "L'archéologie vient apporter des preuves matérielles. Elle permet d'objectiver ou de revisiter les données que les historiens ont pu compiler", commente Dominique Bosquet, archéologue à l'Agence wallonne du Patrimoine (Awap).

L'archéologie pour se remettre des traumas de guerre

L'Awap a entamé en 2015 un projet collaboratif avec l'équipe de Waterloo Uncovered, rassemblant des archéologues, des étudiants en archéologie, des militaires et des vétérans. L'association utilise l'archéologie comme outil pour aider les militaires à se remettre des traumas de guerre. "Cela permet d'amorcer un retour à vie civile", poursuit M. Bosquet. Une vingtaine de vétérans ont pris part à la campagne de fouilles se terminant vendredi. Cette initiative se répète chaque année à Waterloo et s'étend sur deux semaines. Anthony Martin, à la tête de la brasserie de Waterloo, travaille avec Waterloo Uncovered depuis 2016.

Toutes les découvertes devraient venir enrichir la collection du musée médical que l'entrepreneur a aménagé dans l'une des ailes de la majestueuse ferme brabançonne. Outre à Mont-Saint-Jean, des fouilles ont été effectuées cette année à Plancenoit où eurent lieu des combats particulièrement sanglants de la bataille. Une centaine de balles de mousquet notamment ont été retrouvées.

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