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Etudes supérieures terminées? Bravo! Mais quelles formalités faut-il obligatoirement remplir pour la suite?

La fin de l'année académique (pour les études supérieures) approche et avec ça, son lot de jeunes diplômés. Après des années d’étude, de devoirs, de cours et d’examens, l’évènement est généralement attendu avec beaucoup d’impatience. Pourtant, le mémoire est loin d’être le dernier papier à remettre. Déclarations d’impôts, formulaires d’inscription à la mutuelle ou comme demandeur d’emploi, le jeune diplômé a encore beaucoup à apprendre. Il existe plusieurs parcours possibles au sortir des études. A la différence qu’avec le mémoire, les consignes étaient plutôt claires…

Première option : demandeur d’emploi

Trouver un travail n’est pas toujours facile, et ça peut parfois prendre un peu de temps. Finir ses études, ça veut aussi dire perdre son statut étudiant et tous les avantages qui vont avec. Du coup, s’ils n’ont plus de job étudiant, et pas de salaire, avec quel argent les demandeurs d’emploi vivent-ils ? Le chômage ne peut être touché qu’après avoir déjà travaillé un certain nombre de jours, mais il existe un autre type d’aide, qui s’appelle "l’allocation d’insertion professionnelle". Pour l’obtenir, il faut réaliser un stage d’un an, et remplir plusieurs conditions.

Pour commencer, il faut s’inscrire au service régional de l’emploi. Il s’agit d’Actiris en région bruxelloise, et du Forem en région wallonne. Sophie, diplômée l’année passée, explique que "pour s’inscrire, c’est hyper facile, un clic et c’est fait". Il est conseillé de s’inscrire le plus tôt possible, pour pouvoir toucher le revenu d’insertion au plus vite, donc un an plus tard. Si l’étudiant est diplômé en juin, le stage ne commencera qu’à partir du 1er aout. Ceux qui ont une seconde session peuvent s’inscrire le lendemain de la fin de celle-ci. Le service de l’emploi effectue deux contrôles pendant le stage, pour vérifier si la personne est bien en recherche active d’un travail. "Ils vérifient si tu suis des formations, si tu postules, si tu te bouges vraiment. Et ce n’est pas le système le plus réactif du monde, mais quand il s’agit des contrôles ils sont là", estime Sophie avec le recul. Si ce n’est pas le cas, la durée du stage est prolongée.

Il faut aussi avoir moins de 25 ans pour commencer à toucher les allocations d’insertion professionnelle, donc il ne sert à rien de commencer un stage avant son anniversaire de 24 ans. Pour finir, il faut être prêt à travailler directement, et accepter tout emploi convenable proposé par le Forem ou par Actiris. "Et pour ça, ils sont vraiment chouettes. Ils m’envoient tout le temps des mails avec plein de propositions."

Une fois que le stage d’insertion professionnelle est terminé, il faut aller s’inscrire à la CAPAC, ou auoprès d'un syndicat

Pendant la durée de ce stage, le jeune peut rester à charge de la mutuelle de ses parents. Cependant, une fois le stage terminé, il doit s’inscrire lui-même comme titulaire. Pour rappel, la mutuelle c’est le principe de l’assurance obligatoire. Elle rembourse une partie ou la totalité des soins de santé, et paie des indemnités en cas d’incapacité de travail, d’invalidité et de congé de maternité ou de paternité.

Une fois que ce stage est terminé, les allocations peuvent être touchées pendant une durée maximale de 36 mois, et elles s’arrêtent une fois que la personne a trouvé un emploi. Une informatrice d’Infor Jeunes, une association qui aide les jeunes en les informant sur des thématiques comme l’emploi, le logement, la mobilité, etc. explique : "Une fois que le stage d’insertion professionnelle est terminé, il faut aller s’inscrire à la CAPAC, ou à un syndicat. Ce sont eux qui vont gérer les paiements." La CAPAC, c’est la caisse auxiliaire de paiement des allocations de chômage. L’informatrice d’Infor Jeunes rajoute : "si le jeune décide d’arrêter son travail, alors il ne peut pas recommencer à toucher les allocations. Par contre, s’il est renvoyé, alors il y a moyen".

Sophie a trouvé un emploi avant la fin de son stage d’insertion. Elle n’a donc jamais touché les allocations. "Pour quitter le système, tu dois montrer ton nouveau contrat de travail, et après ça plus personne ne te demande rien."

Deuxième option : trouver directement du travail

Pour les plus chanceux, ceux qui trouvent directement un emploi, ce n’est pas trop compliqué. Delphine explique même que ça ne lui a pas mis plus d’une heure. "J’étais encore étudiante quand j’ai fait mes recherches d’emploi, donc je n’ai pas dû m’inscrire au Forem ou chez Actiris ou quoi que ce soit d'autre". Elle a quand même dû s’inscrire à la mutuelle, puisqu’elle n’avait plus le droit d’être à charge de ses parents. "Pour la mutuelle aussi, je n’ai pas dû faire grand-chose. Je n’ai pas changé, je leur ai juste téléphoné et envoyé un papier de mon employeur qui disait que je travaillais bien chez eux".

Troisième option : se lancer en tant qu’indépendant

La troisième possibilité, c’est de se lancer en tant qu’indépendant. C’est aussi la possibilité la plus compliquée au niveau administratif. Romane s’est lancée en tant que graphiste indépendante et elle explique : "C’est tellement compliqué ce système ! Déjà j’ai dû attendre un an après avoir eu mon diplôme pour pouvoir aller le récupérer à cause du Covid. Heureusement j’ai gardé mon statut d’étudiant mais bon…". Pour avoir le statut d’indépendante, Romane s’est inscrite sur Partena. "J’ai rempli tous les documents nécessaires, et j’ai tout envoyé. Puis, j’ai eu un appel avec une dame de Partena pour qu’elle m’explique ce qu’étaient les codes NACE". NACE, c’est pour Nomenclature statistique des Activités économiques dans la Communauté Européenne. C’est la liste européenne officielle de tous les codes, qui équivalent chacun à une activité d’entreprise. Par exemple, le code 74.103 correspond à activités de design graphique, et 506.301 à cafés et bars. Il faut faire bien attention à rester dans le domaine de ses codes NACE, sinon il peut y avoir de grosses amandes.

Je suis la petite citoyenne modèle qui fait tout comme il faut

"Une fois que j’ai payé les frais administratifs, donc plus ou moins 150 euros, j’ai reçu par la poste un dossier avec mon numéro de TVA, la preuve de mon inscription à la BCE (Banque Carrefour des Entreprises), et techniquement je pouvais commencer à exercer. J’ai dû donner une date de début, et c’est interdit de commencer à bosser avant". Les indépendants doivent aussi payer leurs cotisations sociales, qui s’élèvent à 750 euros par trimestre. "Ça m’arrangeait de commencer à travailler en juin, mais j’aurais dû payer les 750 euros du trimestre précédent, et pour un mois ça ne valait pas trop la peine, donc j’ai commencé en juillet". En ce qui concerne la mutuelle, Romane est inscrite chez Partenamut. Elle a aussi pris des assurances de santé complémentaires.

"Je n’ai pas de comptable, je n’avais pas envie de payer pour ça alors qu’au début je n’avais que quatre ou cinq factures par mois. Alors j’ai démarré avec Accountable. C’est une application qui fait toute ma comptabilité. Ça me revient à 300 euros par an je crois. Heureusement que j’ai ça parce qu’il y a tellement d’échéances. L’appli fait toutes mes déclarations d’impôts à ma place, mes listings clients, etc. Par contre je n’ai aucun avis de comptable. Je suis la petite citoyenne modèle qui fait tout comme il faut". 

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