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Chaleur au travail: quelles sont les obligations de votre employeur?

Le gouvernement français demande aux entreprises de ne pas enclencher la climatisation avant des températures de vingt-six degrés pour réduire la consommation d' énergie. Qu'en est-il en Belgique ? Amandine Boseret, experte juridique chez Acerta Consult, répondait aux questions de notre journaliste Olivier Schoonejans.

Ce genre de règlements existe-t-il dans notre pays ?

Non, à l'heure actuelle aucune mesure n'a été prise par le gouvernement par rapport à l'air conditionné sur le lieu de travail.

Par cette chaleur, qu'est-ce que l'employeur doit mettre en place quand il fait chaud comme aujourd'hui ? Est-ce qu' il y a des obligations ?

Oui, tout à fait. La loi sur le bien-être a bien prévu des limites de températures maximales et minimales à partir desquelles l'employeur doit prendre des mesures. Mais tout dépendra de la situation. Bien sûr, un travailleur qui travaille dans un bureau avec de l'air conditionné, lui, doit continuer à travailler normalement. Par contre, pour un travailleur qui est exposé à cette chaleur, tout dépendra de la lourdeur de son travail. On peut imaginer par exemple un ouvrier de la construction qui doit porter des choses lourdes. Son travail sera beaucoup plus lourd qu'un serveur d'un café et par exemple. Et donc les limites de températures seront différentes et les mesures seront différentes.

Alors c'est pas qu'on peut se dire 'il fait chaud, j'arrête de travailler'. Pas du tout. La seule chose, c'est qu'il faudra prendre des mesures. Ça veut dire éventuellement changer les horaires, les faire commencer plus tôt ou alors faire faire plus de pauses aux travailleurs ou alors leur mettre à disposition plus d'eau par exemple.

Vous parlez de température limite : est-ce qu'on peut prendre un thermomètre et dire 'voilà il fait trente degrés on change les mesures' ? 

Malheureusement, ce n'est pas aussi simple. En fait, la législation a mis en place des mesures qui ne dépendent pas seulement de la température telle que nous la connaissons, mais également de l'humidité dans l'air. On peut bien s'imaginer qu'un air plus lourd, plus humide, est toujours plus difficilement supportable qu'un air plus sec.

Donc en fait, c'est des indices qui ont été mis en place par le législateur. Pour un employeur, c'est parfois un peu difficile à mesurer. On lui conseillera alors d'aller auprès de sa médecine du travail pour éventuellement mesurer cet indice-là et pour lui indiquer quelle mesure exacte pour cette situation il devra prendre.

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