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Marie croit voir un serpent à Grâce-Hollogne et fait venir les pompiers: "L'un d'eux a rigolé, l'autre s'est énervé"

Marie et sa copine ont eu une grosse frayeur en revenant de l'école. Elles croisent ce qu'elles pensent être un serpent. Elles nous ont envoyé la vidéo de celui-ci via le bouton orange Alertez-nous.

Sur le chemin du retour de l'école, Marie (prénom d'emprunt) et son amie discutent comme à l'accoutumée. Les deux jeunes filles, élèves du 5e secondaire de Grâce-Hollogne, marchent sur un petit sentier aux abords de l'établissement, lorsqu'elles se retrouvent nez à nez avec ce qu'elles pensent être un serpent. "Ma pote se rapproche beaucoup plus, parce que moi je suis hyper peureuse. Je ne peux pas m'approcher de tout ça", nous confie Marie. "Je panique, je panique, je lui dis 'tiens le téléphone et filme'", ajoute-t-elle.

Dans cette vidéo filmée par sa copine, le reptile doré se déplace lentement sur les pavés, sortant une épaisse langue noire.

Face à l'animal, les filles effrayées décident d'appeler la police. "On a eu très peur car c'est juste en face d'une école où il y a beaucoup d'élèves", justifie la jeune Liégeoise. Au téléphone avec les forces de l'ordre, elles ne sont pourtant pas prises au sérieux : "Au début, ils ne nous ont pas crues. Ils pensaient que c'était une blague ou quelque chose comme ça".

Finalement, les pompiers arrivent sur place et constatent, non pas un serpent, mais un orvet. Il s'agit en réalité d'un lézard, mais sans pattes, ressemblant donc à s'y méprendre à un serpent. "Ils ont dit que ce n'était pas grave, que c'était juste 'un gros ver de terre' qui ne fait pas de mal", nous partage Marie.

Il a dit 'vous nous avez dérangés pour rien'

À la vue de ce reptile totalement inoffensif, la réaction des pompiers est partagée : "Il y en avait un qui a rigolé, mais un autre qui s'est un peu énervé. Il a dit 'vous nous avez dérangé pour rien'. Mais nous, on ne savait pas ce que c'était !", s'excuse-t-elle.

Cette expérience, Marie espère ne plus jamais la revivre. Phobique des serpents et autres reptiles, la jeune fille nous confie avoir "eu du mal à dormir" : "J'avais l'impression qu'il était toujours là".

Un animal méconnu

Nous avons décidé de montrer la vidéo envoyée par Marie à Jean-Yves Paquet, le directeur du département études de Natagora. Très rapidement, il nous confirme qu'il s'agit bien d'un orvet. "C'est un lézard, sauf qu'il n'a pas de pattes. Ce n'est pas un serpent, même s'il peut y ressembler", décrit-il.

L'orvet peut mesurer entre 30 et 40 centimètres, a une couleur brune ou grisâtre et un aspect lisse et brillant. Sa tête est plus petite que celle d'un serpent et se distingue peu du reste de son corps. Comme les lézards, sa queue peut se détacher en cas de danger et repousse ensuite. L'orvet a l'habitude de se cacher sous des pierres ou des planches pour se protéger de ses prédateurs, comme les chats.

L'espèce est en réalité "assez commune" en Wallonie, selon Jean-Yves Paquet. "On peut le voir assez fréquemment dans pas mal de jardins, surtout dans la vallée de la Meuse. Il y en a sans doute plus là, parce que comme tous les reptiles, il aime bien les environnements un peu plus chauds", ajoute-t-il.

C'est plutôt une bonne chose d'en avoir dans son jardin

Peu menacés, mais protégés, ces lézards sont les amis des jardiniers : "Les orvets se nourrissent principalement de limaces, c'est plutôt une bonne chose d'en avoir dans son jardin", fait remarquer Jean-Yves Paquet.

L'orvet, malgré son apparence, ne pose donc aucun danger. Il n'est pas nécessaire de s'inquiéter de sa présence dans la nature ou dans son jardin. En cas de rencontre dans un endroit où il n'est pas censé être, mieux vaut le mettre à l'abri. Jean-Yves Paquet conseille de le remettre dans la végétation, lorsque nécessaire, pour "qu'il ne se fasse pas prendre par un prédateur". Il précise cependant qu'il ne faut pas le prendre par la queue, pour que l'orvet ne la perde pas.

Les serpents présents dans nos régions

Pour ne pas se méprendre, comme Marie, il est important de savoir différencier l'orvet des serpents, eux aussi présents dans nos régions. "Ça arrive régulièrement que les gens s'effraient et le tuent. C'est un animal qui n'est pas hyper rapide, contrairement aux serpents, il peut donc se faire facilement tuer. C'est vraiment dommage et c'est de la méconnaissance", regrette le spécialiste. Il précise par ailleurs que tuer les serpents n'est pas une bonne solution non plus.

Croiser la route d'un serpent dans nos régions est possible aussi et, selon Jean-Yves Paquet, "c'est plutôt un privilège ", car ceux-ci sont plutôt rares. Il existe, en Belgique, trois espèces de serpents : la couleuvre à collier, la coronelle lisse et la vipère. Cette dernière est extrêmement rare : "Elle est limitée à certaines réserves naturelles et on n'en trouve pas dans les jardins", clarifie-t-il. La coronelle lisse est tout aussi rare, alors que la couleuvre à collier, plus fréquente est inoffensive.

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