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Benoît, un éleveur de porcs, travaille à perte à cause de la crise: il perd 1700€ chaque semaine

La hausse des prix de l’énergie a aussi un impact sur la filière porcine, en Wallonie. La plupart des éleveurs, confrontés aussi à une augmentation du prix de la nourriture pour animaux, commencent à travailler à perte. Certains envisagent même de mettre fin à leurs activités.

La première difficulté pour ces éleveurs, c’est la crise énergétique. "Ici, on se trouve dans la maternité avec des porcelets qui sont nés hier. Le local doit être chauffé 23 degrés, de jour comme de nuit. Il y a des lampes chauffantes pour le confort des animaux. Il faut qu'ils aient bien chaud", explique Benoît Renkens, un éleveur de porcs.

La production de porcs, coûte bien plus cher en énergie que la plupart des autres élevages, avec des pièces où la chaleur doit être maintenue.

"Au niveau de l'électricité et au niveau du chauffage, on paie trois fois plus. Indéniablement, c'est un coût supplémentaire. Peut-être que d'autres secteurs vont utiliser moins d'électricité et moins de chauffage. Nous, ici, il faut que les animaux soient bien donc on consomme beaucoup", ajoute Benoît Renkens.

Deuxième difficulté, le prix de la nourriture. Un porc mange en moyenne 5kg par jour. Les mères ont même besoin de 8kg.

La guerre en Ukraine, et la crise des céréales, impactent le prix de ces produits. Problème : les coûts augmentent, mais pas le prix de vente. "On travaille à perte. C'est 1,80 euro du kilo pour produire du porc et on le vend ici en-dessous de 1,50 euro. Cela veut dire qu'il nous manque 30 centimes par kilo. Un cochon qui fait 115, 120 kilos, je vous laisse calculer. Je n'ai plus envie de calculer", déclare Benoît Renkens.

Faisons le calcul. 30 cents de perdu pour chaque kilo et un cochon en pèse 115 kg. Un éleveur perd donc 34€ par cochon.

Benoît vend 50 porcs par semaine. Il perd 1700€ chaque semaine et donc 88.000€ par an... Intenable pour cet éleveur, qui comme beaucoup d’autres réfléchit à réduire ses activités. Mais si demain le marché wallon s’écroule, cela risque d’impacter la qualité de notre viande.

"La viande devra venir d'autre part, et autre part, cela veut dire aucune information et aucune garantie sur les modes de production. Cela apporte moins de garantie au consommateur d'avoir une viande de qualité comme on peut la faire ici en Wallonie", explique Thomas Demonty, conseiller aux service d’étude de la FWA (Fédération wallonne de l’agriculture).

Par contre, cela n’impacterait pas le prix, qui est déterminé au niveau mondial.

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