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"Ils ont pourtant avoué que c’était la mienne !": Jonas retrouve sa montre de luxe volée sur un célèbre site de revente, il ne peut pas la récupérer

Fin 2021, Jonas vit un événement assez traumatisant : il subit un cambriolage. Parmi les objets volés, de nombreuses montres, que Jonas (nom d'emprunt afin de garantir l'anonymat) affectionne, mais l’une des montres dérobées a une signification un peu plus particulière pour lui : c’est sa montre de fiançailles. "Des montres connectées ont été volées, mais celle-ci, une Jaeger Lecoultre, a une valeur importante à mes yeux, c’est vraiment celle-là que je souhaitais récupérer", précise le jeune homme.

Après la plainte portée, quelque temps s’écoule avant que Jonas ne remarque que sur le procès-verbal, la police a confondu les numéros de série et de modèle. Après cet épisode, il tape sur Google le numéro de série de sa montre, en espérant, pourquoi pas, la retrouver sur un site de revente. Et c’est bien ce qu’il se passe. "Sur le site Chrono24, je vois une montre similaire à la mienne, datant de la même année, avec le même bracelet en crocodile, comme la mienne. Même si c’est sur le site, les 5 premiers chiffres du numéro de série sont cachés, les trois derniers sont visibles, et ils correspondent avec le numéro de série de ma montre", explique Jonas.

Ils ont bien ma montre, mais pour la récupérer, c’est une autre histoire

"À partir de là, il y avait 99 % de chances que ce soit la mienne donc j’entame les démarches". Après un premier mail envoyé au site Chrono24, la proposition de vente de la montre est directement enlevée du site, mais les employés se renvoient la balle et font attendre quelque peu Jonas. "Ils essayaient simplement que j’abandonne, que je passe à autre chose en essayant de gagner du temps, en me faisant patienter, ils ne collaboraient pas vraiment avec moi. Pourtant, ça reste du recel : ils revendent une montre volée !". Une accusation qui fait tache pour un site qui a comme slogan "Sûr, fiable, gratuit".

Après quelques mois de démarches infructueuses, Jonas décide de prendre un avocat et est "buté", comme il le dit : il veut récupérer cette montre. "Après un mail de mon avocat, l’avocat de Chrono24 nous répond et l’explique bien : la montre qu’ils ont, dans leurs bureaux, en Allemagne, est bien la mienne, et elle ne sera pas remise en vente. Seulement, pour la récupérer, c’est encore une autre histoire…"

Un arrangement à l’amiable ?

Quelques mails plus tard, l’avocat de Jonas et Chrono24 tente un accord à l’amiable. Si le site lui renvoie la montre volée, qu’ils ont pourtant achetée au voleur, dans le mois qui suit, il n’attaquera pas en justice. "Ils avaient l’air d’être contents que je ne les poursuive pas, mais ils m’ont demandé un tas de preuves, notamment mon contrat de mariage pour être sûr que j’étais bien marié, et que c’était bien ma montre de fiançailles", souffle-t-il. "Je trouve ça simplement scandaleux que le leader mondial de la revente de montre agisse de la sorte. Car ce n’est pas un particulier qui revend sur le site, comme sur eBay. C’est bien le site qui revend cette montre".

Finalement, Jonas ne récupère pas sa montre. La raison ? "Ils ne voulaient pas la renvoyer s’ils n’étaient pas remboursés par le voleur qui leur a vendu la montre. Seulement, c’est leur faute s’ils ont acheté une montrée volée ! S’ils avaient demandé les papiers d’authenticité ou de garantie, que j’ai chez moi, ils auraient bien remarqué un truc qui clochait".

Jonas prend donc la décision d’aller en justice. "Pas pour vol, mais pour recel, car ils revendent une montre volée, tout simplement". Seulement, la montre se trouvant dans les bureaux de Chrono24, en Allemagne, la question est de savoir de quel pays le droit va prévaloir. "Prendre un avocat en Allemagne, c’est très très cher, et si je lance une procédure de Belgique, ils pourraient la faire annuler très rapidement. Je suis un peu bloqué pour l’instant".

Son avocat lui conseille donc, pour l’instant, de temporiser. "Mais j’irai au bout. Cette montre vaut quelques milliers d’euros, c’est une valeur sentimentale. Acheter une montre volée et la revendre, c’est punissable par la loi !".

Après plusieurs appels et menaces, la montre a été rendue

Contacté par la rédaction de RTL Info, le site de revente Chrono24 a souhaité s’exprimer, quelques semaines plus tard, sur cette affaire.

Nous allons engager une procédure judiciaire contre le revendeur

"Naturellement, Chrono24 n'a jamais eu l'intention de revendre une montre volée ou d’en priver son propriétaire légitime. Bien que cela ne soit peut-être pas évident au premier abord, la clarification des droits de propriété s'avère particulièrement complexe lorsque différents systèmes légaux exercent une influence sur l'évaluation juridique de la situation, comme c’est le cas ici (droit belge et droit allemand)", explique Hauke Trauernicht, communication-manager de la marque.

Et finalement, l’histoire finit bien pour Jonas, qui récupérera sa montre dans les plus brefs délais. Il notera cependant qu’il aura fallu la pression d’un potentiel article de presse pour que les négociations s’accélèrent.

"Nous avons bien entendu été en contact permanent avec l'avocate de Jonas afin de trouver une solution commune et de rendre la procédure aussi transparente que possible", continue Hauke Trauernicht. "Dans le cadre de cette collaboration, nous sommes parvenus à trouver une solution acceptable à la fois pour Monsieur Jonas et pour nous. La montre sera donc bientôt rendue à son propriétaire légitime et nous allons, néanmoins, engager une procédure judiciaire contre le revendeur de la montre. Monsieur Jonas nous a en outre garanti son soutien dans cette procédure".

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