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Victor reçoit 215 euros par jour pour tester des médicaments de Pzifer: "La motivation principale, c'est l'argent évidemment"

L'unité de recherche clinique de la société Pfizer, installé à l'hopital Erasme, fête ses 30 ans. Un centre, important, dans le développement des médicaments et des vaccins puisque c'est là qu'ils sont "testés" sur des êtres humains avant d'être commercialisés. Il n'y a que 2 centres de ce type dans le monde. L'une de nos équipes a pu visiter celui basé à Bruxelles.

Sur des écrans dans le centre de recherche situé à Anderlecht, les infirmiers et médecins suivent en temps réel l’état des volontaires : ils viennent d’absorber un médicament en test. "Ce sont des gens tout à fait sains, à qui on donne un médicament pour voir à quelle vitesse il passe dans le sang, dans les urines... Faire des électrocardiogrammes pour voir s'il n'y a pas d'effets sur le cœur, sur la tension, etc. On les suit en direct en monitoring cardiaque et en caméra", explique Isabelle Huyghe, médecin responsable d'études à l'Unité de recherche clinique de Pzifer.

8.000 testeurs de médicaments sont actuellement enregistrés. Il faut avoir plus de 18 ans et être en bonne santé pour pouvoir participer. Victor fait partie des volontaires, il souhaite rester anonyme : c’est la troisième fois qu’il tente l’expérience. "Sur les trois études que j'ai faites, je n'ai jamais eu d'effets secondaires. Et on le voit en général, les autres participants, le plus qu'ils peuvent avoir ce sont des maux de tête, des trucs assez légers. Moi, la motivation principale, c'est l'argent évidemment. Quand j'ai un projet, un voyage, c'est un bon extra de venir chez Pzifer. Dans celle-ci, par exemple, on a 23 jours donc c'est assez long. On ne peut pas sortir du bâtiment. On a parfois des balades, tous les 3- 4 jours", détaille le testeur de médicaments. 

Une compensation de 215 euros par jour est versée. Le test peut durer de quelques heures à plusieurs semaines.  

Les échantillons de sang et d’urine des participants sont analysés. 10.000 sont stockés dans des congélateurs. Certaines analyses doivent être effectuées aux Etats-Unis, avec des machines plus perfectionnées. La mise sur le marché d’un médicament peut prendre entre 8 et 12 ans après les différentes phases de test. "En 30 ans d'existence de l'unité, on a testé énormément de médicaments. Mais la fierté, c'est qu'après plusieurs années, les médicaments sont chez les patients. Certains médicaments qui sont passés chez nous, on a par exemple eu pour le sida, l'hépatite C, pour le Covid... Beaucoup de médicaments en oncologie, cancérologie, antidouleurs", développe Isabelle Huyghe.

Un chariot de réanimation se trouve à chaque étage en cas de réaction allergique ou autre à un médicament. Mais dans cette unité, selon la responsable des études, il n’y a jamais eu d’effets secondaires graves en 30 ans sur les testeurs.

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