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Policier tué à Schaerbeek: le profil de l'assaillant a-t-il été mal jugé?

L'attaque de deux policiers à Schaerbeek soulève énormément de questions à propos du traitement de l'agresseur : devait-il rester en liberté vu ses menaces et son profil ? Fallait-il le considérer comme un déséquilibré ou comme un tueur potentiel ?

Terrorisme et maladie mentale : ces deux termes sont rarement liés, mais ici, l'auteur de l'attaque semblait présenter ces deux aspects et pour ce criminologue, le parquet a sans doute négligé l'un de ses deux aspects.

"Si on range quelqu'un comme malade, alors il faut le soigner, mais si on range quelqu'un comme étant dangereux, alors il faut le neutraliser. Ici, c'étaient peut-être vraisemblablement les deux, mais il est possible que l'une de ses deux étiquettes ait pris le pas sur l'autre", précise Michael Dantinne, criminologue. 

Des menaces sous-estimées

Raison pour laquelle l'homme a été transféré à l'hôpital, mais au vu des informations dont on disposait de lui, c'est peut-être en détention provisoire que l'individu aurait dû être placé. "On a un individu qui est dans la catégorie extrémiste, potentiellement violent, c'est-à-dire qui aurait des idées radicales ou extrémistes, mais qui n'a pas commencé à les mettre en application et là, l'information est disponible. Mais comment elle a été utilisée, là est toute la question", explique-t-il.

D'autant que son comportement avant l'attaque était très suspect : ces menaces d'attaque envers la police auraient pu alerter. "C'est lui en quelque sorte qui a donné le signal d'un extrémisme qui était beaucoup plus que potentiel, puisqu'en se présentant dans un commissariat, ce qui est presque du jamais-vu, il est venu concrétiser l'analyse qu'avait été faite par l'OCAM sur base des renseignements qui ont été fournis par les services".

L'enquête devra donc déterminer si notre système judiciaire a fonctionné correctement ou si la menace a été sous-estimée.

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