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Un adolescent tué dans une double attaque à la bombe à Jérusalem

Deux attaques à la bombe à des arrêts de bus de Jérusalem ont tué un adolescent israélo-canadien et fait 14 blessés mercredi, selon un mode opératoire qui n'avait pas été utilisé depuis 2016 dans la Ville sainte.

Une première explosion a fait un mort et 11 blessés puis une seconde a retenti à une courte distance, faisant au moins trois blessés, selon des sources hospitalières.

Le double attentat n'a pas été revendiqué. Il a été perpétré sur fond d'une poussée des violences liées au conflit israélo-palestinien et de tractations sur la formation d'un gouvernement mené par l'ex-Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui pourrait être le plus à droite de l'histoire d'Israël.

"Des charges explosives ont été placées aux deux endroits (...) il s'agit d'un attentat combiné", a indiqué la police israélienne qui a renforcé la sécurité à Jérusalem. Une source sécuritaire a précisé à l'AFP que les bombes avaient été activées à distance.

Un adolescent de 15 ans a été tué dans le double attentat alors qu'il attendait le bus pour se rendre à son école talmudique. Il s'agit de Aryeh Schupak selon le bureau du Premier ministre sortant Yaïr Lapid.

"C'est avec immense tristesse que j'ai appris le décès d'un jeune Canadien dans un attentat terroriste à Jérusalem, (...) Le Canada condamne cette violence dans les termes les plus forts", a réagi le Premier ministre canadien, Justin Trudeau.

La double attaque a aussi été vivement condamnée par l'Union européenne et les Etats-Unis, qui "se tiennent résolument aux côtés du peuple d'Israël face aux attentats terroristes" selon un communiqué du secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken.

- "Voué à de grandes choses" -

Des centaines de personnes, en majorité des ultra-orthodoxes, se sont rassemblées à Jérusalem pour les funérailles du jeune homme dont la dépouille était recouverte d'un talit, châle rituel utilisé par les juifs pour la prière.

Il "aimait la Torah" et était "voué à de grandes choses", a dit Naftali Schreiber, un de ses professeurs.

Son père a récité la prière des morts avant que le corps soit emporté vers sa dernière demeure au cimetière Har Hamenouhot à Jérusalem. "C'est un garçon qui n'a jamais fait de mal à personne et qui a été assassiné simplement parce qu'il était Juif", a déclaré Yaïr Lapid.

Le premier ministre sortant a tenu une réunion d'urgence avec les chefs des services de sécurité et le chef de l'armée israélienne Aviv Kohavi a écourté sa visite aux Etats-Unis pour rentrer en Israël.

Le mouvement islamiste palestinien Hamas a "salué" les attaques de Jérusalem, qu'il considère comme étant "le prix des crimes et des agressions" d'Israël "contre notre peuple".

Dans la foulée d'attaques anti-israéliennes meurtrières au printemps, l'armée a mené plus de 2.000 raids en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël, notamment à Jénine et Naplouse. Les violences en Cisjordanie ont fait plus de 125 morts côté palestinien, bilan le plus lourd depuis sept ans.

- Funérailles en Cisjordanie -

Mercredi, une foule compacte s'est rassemblée pour les funérailles à Naplouse d'Ahmed Chéhadé, un Palestinien de 16 ans tué par l'armée israélienne lors d'affrontements avec des combattants locaux, selon l'Autorité palestinienne.

Un autre Palestinien, Hicham Abu Kichek, 22 ans, blessé dans ces affrontements nocturnes, a succombé mercredi soir, selon un communiqué du ministère palestinien de la Santé.

Toujours en Cisjordanie, Tiran Faro, un jeune Israélien de la minorité druze décédé d'un "grave accident de la route" a été "enlevé" dans l'hôpital de Jénine, où son décès avait été prononcé selon les militaires mais pas sa famille.

"Il était toujours vivant, je l'ai vu respirer, ils (des hommes armés) l'ont débranché de la machine pour le kidnapper", a déclaré à la radio Ynet le père du jeune homme. "Je demande à tous de me ramener mon fils".

Cet enlèvement n'a pas été revendiqué mais des sources locales ont indiqué à l'AFP que des combattants palestiniens dans un camp de réfugiés à proximité étaient en possession du corps.

Les rapts d'Israéliens, morts ou vivants, ont déjà servi par le passé de monnaie d'échange par des groupes armés afin de demander la libération de prisonniers ou le retour de corps de Palestiniens tués dans des affrontements et conservés par Israël.

"Si le corps de Tiran n'est pas rendu, les ravisseurs paieront un lourd tribut", a prévenu mercredi M. Lapid.

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