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Désinformation: l'Arcom épingle l'opacité de TikTok

L'Arcom a appelé lundi les réseaux sociaux à davantage d'efforts et de transparence dans la lutte contre la désinformation, épinglant en particulier TikTok, alors qu'ils devront bientôt appliquer de nouvelles règles européennes plus contraignantes.

Pour la troisième année consécutive, une dizaine de plateformes comme Google, Meta (Facebook, Instagram), Snapchat ou encore Twitter ont répondu aux questions de l'Arcom sur les mesures prises en 2021 pour combattre les "fake news".

Elles y sont obligées par la loi contre la manipulation de l'information, adoptée fin 2018, rappelle le régulateur de l'audiovisuel dans son rapport publié lundi, qui concerne également, pour la première fois, Pinterest et TikTok.

"De manière générale", l'Arcom "observe une amélioration de la quantité d'informations déclarées" et une "intensification" de sa coopération avec les plateformes.

Mais "les efforts de transparence apparaissent toujours très insuffisants" tandis que TikTok, Yahoo et, "dans une moindre mesure, Google", se démarquent "particulièrement par l'absence d'informations tangibles" fournies au régulateur.

"TikTok est un cas à part", a souligné Benoît Loutrel, membre de l'Arcom, lors d'un point presse. Même si elle est soumise pour la première année "à ce régime", l'entreprise a "pris une place incroyable à une vitesse fulgurante", notamment auprès des jeunes, a-t-il expliqué.

D'où un "décalage très clair" entre son audience - plus de 9 millions de visiteurs uniques par jour en septembre, en France, selon Médiamétrie, et sa déclaration à l'Arcom "particulièrement imprécise".

"Le statu quo n'est pas possible pour Tiktok", a insisté M. Loutrel, appelant à "un rattrapage accéléré pour faire face à ses obligations" actuelles et futures.

Si la loi française de 2018 montre aujourd'hui "ses limites", l'Arcom ne pouvant sanctionner les plateformes, la loi européenne sur les services numériques (DSA) "va changer la donne", souligne le régulateur dans son rapport.

Ce règlement, que les plus grandes plateformes devront appliquer vers l'été 2023, autorise la Commission européenne à leur infliger des amendes allant jusqu'à 6% de leur chiffre d'affaires mondial, voire une interdiction d'opérer dans l'UE en cas d'infractions graves répétées.

Inquiète de l'hémorragie d'effectifs subie par Twitter, l'Arcom lui a rappelé la semaine dernière, dans un courrier, ses obligations.

"On a reçu une réponse dans les délais", a indiqué lundi son président, Roch-Olivier Maistre, selon qui le réseau a exprimé sa "volonté de respecter" les cadres français et européen, mais sans précisions concrètes.

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