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Roué de coups par des gardiens en prison, un détenu tente de mettre fin à ses jours en France

Quatre surveillants du centre de détention de Mulhouse-Lutterbach (Haut-Rhin) ont été mis en examen mercredi pour des violences commises jeudi dernier sur un détenu de 31 ans placé en quartier disciplinaire, qui a ensuite tenté de se suicider, a-t-on appris auprès du parquet.

Une information judiciaire pour violences par personnes dépositaires de l'autorité publique et pour des faits de faux en écriture publique et usage de faux en écriture publique a été ouverte. "Quatre surveillants ont été présentés au juge d'instruction. Un a été placé en détention provisoire, un second sous contrôle judiciaire avec interdiction de se rendre à Lutterbach. Les deux autres étaient en attente de passer devant le juge des libertés et de la détention. Le parquet a pris des réquisitions de placement en détention pour les quatre", a précisé la procureure de la République de Mulhouse, Edwige Roux-Morizot.

Le 24 novembre, après 19H00, au moins trois des agents en charge de la surveillance du quartier disciplinaire ont pénétré dans la cellule du détenu, le quatrième serait resté à l'extérieur et l'aurait frappé. La vidéosurveillance a permis de mettre en évidence les violences du personnel de surveillance. "Aucun élément ne nous laisse à penser qu'ils auraient pu intervenir dans le cadre d'une légitime défense, suite à une agression du détenu", a repris Mme Roux-Morizot.

Une tentative de suicide dans la foulée

Peu après, le trentenaire a tenté de mettre fin à ses jours en se pendant à l'aide de draps dans sa cellule. C'est la seconde équipe lors de contrôles des cellules qui a découvert le corps du détenu. Inconscient, il a été pris en charge à 20H40 par les pompiers qui l'ont médicalisé sur place et transporté en urgence absolue à l'hôpital. Son pronostic vital est toujours engagé. Il est pour l'heure impossible de l'entendre.

La procureure a toutefois souligné "que les violences reprochées aux agents n'ont rien à voir avec la tentative de suicide. On ne reproche pas directement aux surveillants d'avoir, en commettant ces violences, conduit l'homme à tenter de mettre fin à ses jours. Cela fait partie du contexte". Le juge d'instruction cherchera à faire la lumière sur cet enchaînement de faits. Il devra aussi se pencher sur un éventuel lien entre ces violences et les récentes mises en examen de trois surveillants qui avaient introduit des stupéfiants, des téléphones et du tabac dans ce centre pénitentiaire moderne, ouvert à l'automne 2021.

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