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Les cas de harcèlement ou d'agression sexuels dans les transports en commun toujours plus fréquents: comment réagir si vous en êtes témoin?

Les transports en commun wallon entendent d'avantage lutter contre le harcèlement dont sont victimes les femmes dans les bus. Il faut dire qu'une femme sur cinq affirme avoir été harcelée dans les transports en commun. A l'avenir les victimes seront mieux encadrées dans leur démarche. C'est ce que nous expliquent Sébastien Prophète et Benjamin Vankelst pour le RTLinfo 19H.

Manuela, 20 ans, a déjà été victime de comportements qui l’ont importunée dans les bus pou tram des TEC. "Je me balade toujours avec une bombe lacrymogène sur moi au cas où, parce que j’ai déjà eu des problèmes. J’ai déjà eu des gens qui se collent à moi et qui me touche les fesses etc", décrit-elle au micro de Sébastien Prophète pour le RTLinfo 19H.


"Quand le bus freine, le garçon derrière va essayer de toucher un peu"

Pour évaluer l’ampleur du harcèlement sexuel, une association a sondé 400 personnes de sexe féminin en utilisant les termes d’injustice sexiste. Résultat, 98% des personnes interrogées expliquent en avoir été victime dans l’espace public et dans un peu plus d’un cas sur cinq (22%), les faits se sont déroulés dans les transports en commun. "Je pense que toutes les femmes ont déjà été victimes de ce genre de chose dans les bus, en rue. Quand le bus freine, le garçon derrière va essayer de toucher un peu et puis : ‘Ah pardon, c’est pas moi, c’est parce que ça a freiné un peu trop fort’", détaille Elisa, 18 ans, face à la caméra de Benjamin Vankelst.

"Concernant les transports en commun, les catégories d’agressions qui sont les plus représentées, c’est les agressions verbales, notamment les insultes à caractère sexuel, et les agressions physiques, donc ça peut aller de, classiquement, la main au fesse, mais aussi jusqu’au viol", met en garde Laetitia Genin, coordinatrice nationale de l’ASBL Vie Féminine.


Intensifier la formation de ses conducteurs et contrôleurs autour du harcèlement sexuel

Pour traiter une plainte, la police peut utiliser les images des caméras de surveillance des bus, mais peu de victimes se manifestent. Le responsable du réseau wallon étudie différents systèmes d’alerte et veut intensifier la formation de ses conducteurs et contrôleurs autour du harcèlement sexuel. "Il peut mieux conseiller quelqu’un qui aurait été harcelé dans le bus pour qu’il dépose plainte, pour qu’il utilise les bons canaux auprès de la police, qu’il sache dans quel bus il était, à quel heure, sur quelle ligne et que donc il puisse constituer un dossier", explique Stéphane Thiery, directeur marketing du groupe TEC.


"En engageant, par exemple, une conversation avec la victime, ce qui va inviter l’agresseur à se déplacer"

Le groupe TEC se dit favorable à des campagnes de sensibilisation à l’attention notamment des témoins de scènes problématiques qui peuvent réagir. "C’est vraiment penser à la sécurité de la victime et donc intervenir pour vraiment casser la situation. En engageant par exemple une conversation avec la victime, ce qui va inviter l’agresseur à se déplacer, à ne plus être en situation d’agression", conseille Mme Genin.

Le parlement de Wallonie se penche lui aussi sur la question du harcèlement sexuel dans les transports en commun avec pour objectif de présenter des mesures concrètes dans les prochaines semaines.

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