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Plusieurs écoles du Luxembourg touchées par la gale: "L'élément déclencheur est inconnu à ce moment-ci"

Une épidémie de gale a touché plusieurs écoles et internats en province du Luxembourg. Les établissements ont été complètement désinfectés. Difficile pour l'heure de déterminer le nombre d'élèves touchés. Une centaine de cas sont considérés comme suspect, mais le nombre de cas réels serait bien moins important. Nos journalistes Sébastien Prophète et Michaël Danse se sont rendus sur place.

Des jeunes pris de démangeaisons en raison de la gale: l’alerte est donnée la semaine dernière. Plusieurs implantations primaires et secondaires de l’Institut spécialisé de Marloie, et deux internats dans lesquels séjournent des élèves, sont concernés.

"Ça peut être des fratries, ça peut être des contacts. L'élément déclencheur est inconnu à ce moment-ci", indique Nathalie Dufays, directrice du centre "psycho-médico-social pour l'enseignement spécialisé en province de Luxembourg. "Tous les parents ont été mis au courant par un courrier remis par le centre PMS. Il y a des mesures d'hygiène à prendre au sein de la famille et nous à l'école", précise Dominique André, directrice de l'école fondamentale spécialisée de Marloie.

Sur la centaine que vous citez, on est bien loin de là parmi les cas avérés

Un parasite transmet la gale, qui est très contagieuse. Depuis l'alerte, le personnel a désinfecté en profondeur les différents bâtiments et tous les élèves ont été inspectés. Le centre psycho-médico-social a jusqu’à présent recensé une centaine de cas suspicieux. "On est en train de mettre en place le relevé des situations avérées et des situations qui n'étaient pas des cas de gale avérés. On se rend compte que sur la centaine que vous citez, on est bien loin de là parmi les cas avérés", affirme Nathalie Dufays.

Parmi les personnes touchées figurent deux professeurs et une sous-directrice. Comme les élèves concernés, ils doivent appliquer une pommade sur la peau. "Pour l'instant, on attend les retours. On va voir dans les prochains jours si de nouveaux cas se présentent", explique Nathalie Dufays.

Cet institut spécialisé n’avait plus été confronté à la gale depuis une dizaine de d‘années.


C'est quoi, la gale?

Nous vous l'expliquions dans un article sur une maman dont la fille a été contaminée par la gale en vacances: cette maladie est propagée par un parasite microscopique. Un acarien au nom latin de Sarcoptes scabiei hominis. Les femelles fécondées de cet invertébré de la classe des arachnides pénètrent dans la couche superficielle de la peau de l'homme, la couche dite cornée et qui est essentiellement constituée de cellules mortes. Dans cette tranche de l'épiderme, la femelle acarien creuse de minuscules galeries et y pond ses oeufs. Ces fins tunnels sont parfois visibles à l'oeil nu à la surface de la peau. On les appelle les sillons scabieux. Et l'endroit où "loge" l'acarien s'appelle la vésicule perlée. L'acarien adulte ne vit pas très longtemps, entre un et deux jours. Il faut y ajouter deux à cinq jours pour la larve d'acarien qui sort de l'oeuf, ce dernier mûrissant dans la peau dix jours avant d'éclore. L'envahissement par cet acarien provoque une réaction immunitaire qui se manifeste essentiellement par des boutons sur une partie plus ou moins importante du corps. C'est la gale.

Un traitement à base de deux médicaments est prescrit pour le malade et ses proches. Cette infection cutanée est en effet contagieuse, essentiellement par contact direct et dans une moindre mesure via les vêtements et les draps. "On applique le produit sur l'entièreté du corps. Ce produit brûle énormément. Je l'ai mis aussi sur mon corps, je marchais comme un robot, tellement j'avais mal partout. Pareil pour ma fille qui pleurait, pleurait. C'est comme si on brûlait la peau avec ce produit-là", nous avait décrit la maman dont la fille était touchée. "Après, on prend trois médicaments. Et dix jours après, on se rebadigeonne et on reprend trois médicaments", avait-elle ajouté.

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