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Younes, le petit frère d'Abdelhamid Abaaoud est annoncé mort lors du procès de Jawad "le logeur": le parquet n'est pas au courant

Lors du procès de Jawad Bendaoud, qui s'est ouvert mercredi à PAris, la présidente du tribunal a annoncé la mort de Younes Abaaoud, le petit frère d'Abdelhamid Abaaoud. Ce dernier est considéré comme le commanditaire présumé des attentats du 13 novembre 2015.

Annoncée par les médias français, l'information n'a pas encore pu être confirmée par les autorités belges. Le parquet de Bruxelles n'est pour sa part pas au courant du décès éventuel de Younes Abaaoud, a fait savoir ce matin sa porte-parole.

En février 2016, nous vous relations que Younes Abaaoud avait prévenu sa sœur qu'il revenait en Belgique. Le jeune homme était traqué par les services de renseignement depuis plusieurs années, depuis que son frère Abdelhamid l'avait emmené en Syrie alors qu'il avait 13 ans. Contacté par notre journaliste Chantal Monet au sujet d'un éventuel retour, leur père refusait de donner des réponses.

Le journal l'Express livrait ce mercredi soir que le parquet de Paris n'était n'était pas non plus au courant de cette information. Du côté des services de la sécurité de l'Etat belge, l'étonnement est aussi de mise, relate l'Express. 

"Plus aucun signe de vie de Younes n'a en effet été enregistré depuis la fin de l'année 2016, alors que le jeune adolescent prenait régulièrement contact avec sa famille. Des écoutes téléphoniques avaient établi que le jeune homme leur demandait régulièrement de l'argent, jusqu'à ce que les appels cessent. ", révèle L'Express.

Alors comment l'information de sa mort a-t-elle pu être annoncée placidement lors de l'ouverture du procès de celui qui a été surnommé "Jawad le logeur" pour avoir caché les djihadistes des attentats du 13 novembre 2015 à Paris ?

Personne ne le sait mais la juge a annoncé que l'adolescent était mort en zone en Irak. Cette information pourrait provenir de la famille Abaaoud elle-même : le cousin de Younes Abaaoud est également jugé dans le procès du logeur Jawad, pour non-dénonciation de crime terroriste.

Le frère d'Hasna à la barre

En effet, aux côtés de Jawad Bendaoud comparait aussi Youssef Aït Boulahcen. Youssef est le frère d'Hasna Aït Boulahcen, tuée dans l'assaut lancé par le Raid sur la planque des terroristes en fuite, quelques jours après les attentats de Paris. C'est elle qui avait trouvé la planque des deux jihadistes. 

Youssef et Hasna Aïtboulahcen sont les cousins d'Abdelhamid Abaaoud. "On ne choisit pas sa famille", déclare le prévenu à la barre. Il a changé de nom peu après les attentats. Youssef et Hasna ont été élevés séparément, en famille d'accueil, après avoir été retirés à leur mère, qui les battait régulièrement.

Il a décrit sa sœur comme fascinée par Abdelhamid Abaaoud, au point de vouloir se marier avec lui. C'était "une personne psychologiquement instable", raconte Youssef. "Il y avait un paradoxe total entre sa tenue vestimentaire (elle était intégralement voilée, ndlr) et son comportement", évoquant notamment son addiction au cannabis et à la cocaïne ainsi que sa consommation d'alcool.

'Soldat de Daesh' 

Ils entretenaient, selon lui, de mauvaises relations. Pourtant, ils ont eu près d'une centaine d'échanges téléphoniques (appels et SMS) dans les jours précédant le 18 novembre, date de l'assaut de Saint-Denis. "Elle me harcelait de messages", a-t-il assuré. Dès qu'elle a été chargée de trouver un hébergement pour son cousin, elle a contacté son frère.

Mais lui nie avoir su qu'elle cherchait une planque pour leur cousin. "Elle parlait parfois de cousin, cousine, de réfugié, d'un ami d'un cousin. (...) Je n'ai jamais eu la certitude qu'Abaaoud était sur le territoire français. Je ne la croyais pas", a-t-il affirmé.

Youssef Aït Boulahcen dit ne pas avoir reçu certains messages, il déclare avoir bloqué le numéro de sa sœur. Mais alors, pourquoi avoir jeté une puce de téléphone dans les toilettes et effacé certains messages ? "J'ai réagi à chaud. Je voulais éviter de me retrouver devant la justice. (...) Je suis un garçon sans histoire", a-t-il dit.

"Abaaoud, j'en suis aussi éloigné que le sud du nord, que l'est de l'ouest", a affirmé le prévenu. Mais le tribunal a mis en avant des éléments compromettants, donnant l'image d'un musulman bien plus radicalisé que ce qu'il a montré à la barre.

Des amis l'ont qualifié de "soldat de Daesh". "C'est un sobriquet", s'est-il défendu. Mais il y avait, sur son téléphone, des images de propagande du groupe terririste Etat islamique. 

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