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"7 personnes armées avec gilets par-balles ont frappé": Anouk, qui accueille Moha, Soudanais de 16 ans, voit débarquer la police à 5h du matin

Un projet de loi sur des visites domiciliaires, proposé par Theo Francken, est actuellement en examen en commission de l’Intérieur. L’objectif ? Permettre d’interpeller des personnes en séjour illégal. Les policiers pourraient ainsi pénétrer le domicile de ces personnes ou de celles qui les hébergent. Un projet qui inquiète les familles accueillantes.

Anouk Van Gestel est journaliste, rédactrice en chef de Marie-Claire Belgique et chroniqueuse pour Bel RTL. Elle fait partie de ces familles accueillantes. Elle héberge en effet Moha, un jeune Soudanais de 16 ans. L’hébergement est autorisé pour des raisons humanitaires, mais Moha souhaite aller en Grande-Bretagne. Anouk a donc appelé une personne qui s’occupe des migrants pour savoir si quelqu’un pouvait l’aider à traverser la Manche. Cette personne était sur écoute, la police a donc intercepté l’appel et aider un illégal à passer, c'est un délit.


7 personnes armées

Anouk Van Gestal a été perquisitionnée à 5h10 du matin fin de l’année dernière. Un véritable "choc et traumatisme", dont elle témoigne sur le plateau de "C’est pas tous les jours dimanche". Elle a en effet vu "arriver 7 personnes armées avec des gilets par balle à 5h10 du matin qui ont frappé à la porte comme si j’avais commis un grave délit. Je suis journaliste, ils sont partis avec mes deux ordinateurs, mon matériel professionnel, mon disque externe, mes clés usb, tout. Et je ne savais pas pourquoi ils étaient là. Ils ne m’ont pas dit, au moment où ils arrivaient chez moi, pourquoi ils étaient là. Je ne savais pas quelles étaient les charges."


Accusée de trafic d'êtres humains

Quand les policiers quittent son domicile, trois heures plus tard, Anouk Van Gestel comprend qu’elle est accusée d’association de malfaiteurs et de trafic d’êtres humains avec la circonstance aggravante qu’il s’agissait d’un mineur. "Trafic d’êtres humains, cela veut tout de même dire plusieurs personnes. Je demandais une information, je n’ai absolument pas touché un franc, je pense qu’il suffit de voir Moha pour savoir qu’il n’a pas un sou vaillant pour pouvoir passer… Donc l’idée, c’est de tout simplement faire appel à une chaîne humaine… On ne peut pas nier la problématique des passeurs, ils existent, bien évidemment. Mais je n’en suis pas une."

Cette perquisition s’est déroulée au mois d’octobre et depuis, Anouk Van Gestel n’a reçu aucune nouvelle. Elle ne sait pas ce qu’il en est de son dossier.

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