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Elle l'accuse de viol et de traitements dégradants: il dit que c'était un jeu sado-masochiste

Un quinquagénaire a comparu mercredi devant le tribunal correctionnel de Charleroi pour viol, coups et traitements dégradants à l'égard d'une dame avec laquelle il affirme avoir entretenu une relation sexuelle consentie. Le parquet estime pour sa part qu'il ne s'agissait pas d'un rapport sado-masochiste et requiert quatre ans de prison.


Elle l'accuse de l'avoir violée et brutalisée après une soirée au café

En décembre 2014, une Binchoise s'est rendue à la police pour déposer plainte contre Maurice D., un quinquagénaire avec qui elle avait passé la soirée dans un café. La victime, dont le corps était couvert d'ecchymoses, a déclaré avoir été entraînée au domicile de l'indivividu qui, profitant de son état alcoolisé, l'aurait violée sauvagement et lui aurait porté de nombreux coups, notamment à l'aide d'un fouet, après lui avoir entravé les mains avec des chaînes.


Il évoque des jeux SM

Interrogé, Maurice D. a livré une toute autre version des faits: il affirme avoir ramené la victime chez lui avec son consentement et avoir passé la nuit, sans aucun rapport sexuel. Ce n'est que le lendemain qu'ils se seraient livrés à des jeux sadomasochistes consentis.

Selon le parquet, qui a qualifié le prévenu de sadique, les blessures de la victime, dont certaines sont qualifiées de lésions de défense, démontrent qu'il ne s'agissait pas d'une relation sado-masochiste. Le substitut Dufrasnes ajoute que Maurice D. a varié dans ses déclarations, reconnaissant petit à petit l'existence de la chaîne et du fouet. Au terme de son réquisitoire, le magistrat a requis quatre ans de prison.

Me Mairiaux, conseil du prévenu, a pour sa part relevé des incohérences dans le chef de la victime qui déclare avoir été "attirée chez lui", alors que les vidéosurveillances démontrent que c'est elle qui s'agrippe au bras de Maurice D., à la sortie du café. Dans une première déclaration, elle a également affirmé n'avoir jamais eu de rapports avec le prévenu avant de reconnaître qu'elle avait déjà entretenu des relations sexuelles avec lui. Selon l'avocat, les jeux sadomasochistes étaient consentis et ne relèvent ni du viol, ni de traitements dégradants. En revanche, les coups sont avérés, même s'ils étaient acceptés par la partie civile. C'est donc une suspension du prononcé qui a été sollicitée par la défense.

Le prévenu, lui, a reconnu avoir fait mal à la victime en jouant, sans le faire exprès, et s'être arrêté immédiatement. Il a depuis lors arrêté de consommer de l'alcool. Jugement le 28 février.

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