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Le cannabis séduit moins les jeunes de 17 ans, selon une étude

Moins de quatre jeunes de 17 ans sur dix affirment avoir déjà fumé du cannabis en 2017, soit le niveau de consommation le plus bas enregistré par l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) depuis 2000, selon une étude publiée mardi et consultée par l'AFP.

Selon la 9e étude Escapad (Enquête sur la santé et les consommations lors de l'appel de préparation à la défense), menée par l'OFDT en mars 2017 auprès de 46.054 adolescents de 17 ans, 39,1% des jeunes affirment avoir déjà essayé le cannabis, soit près de neuf points de moins qu'en 2014 (47,8%), année marquée par une forte hausse.

Un sur cinq (21%) indique également avoir fumé dans le mois, contre 25,5% il y a trois ans. La part de consommateurs réguliers (au moins dix fois par mois) est également en repli, de 9,2 à 7,2%.

La consommation, expérimentée en moyenne à 15,3 ans, a davantage baissé depuis 2014 chez les filles (-10 points) que chez les garçons (-7 pts), deux fois plus nombreux à fumer régulièrement.

"Le niveau de consommation régulière de cannabis demeure supérieur à celui de 2011 (6,5%) et fait toujours partie des plus élevés d'Europe", nuance cependant l'OFDT.

Par ailleurs, parmi les jeunes qui ont fumé du cannabis au moins une fois dans l'année, près d'un quart (24,9%) présente "un risque d'usage problématique ou de dépendance", contre 21,9% en 2014. Au total, 7,4% des adolescents de 17 ans ont une consommation problématique.

Le tabac est aussi en net recul, avec un quart de fumeurs quotidiens (25,1%) chez les jeunes de 17 ans, contre 32,4% en 2014. Moins de six sur dix affirment avoir déjà goûté à la cigarette (59%) contre 68,4% en 2014, une baisse jamais vue depuis près de 20 ans.

L'alcool demeure la substance la plus largement expérimentée par les jeunes de 17 ans (85,7%) mais sa consommation recule régulièrement depuis 15 ans à chaque nouvelle étude (89,3% en 2014).

Les buveurs réguliers (dix fois par mois), presque trois fois plus nombreux chez les garçons que les filles, sont aussi en repli (8,4% contre 12,3% en 2014) tout comme les "alcoolisations ponctuelles importantes" - au moins cinq verres en une seule occasion - : 44% des jeunes disent avoir eu ce comportement lors du mois écoulé, contre 48,8% en 2014.

Enfin, les substances illicites autres que le cannabis (ecstasy, MDMA, cocaïne, amphétamines, crack, champignons hallucinogènes, etc) "ne sont essayées que par une minorité de jeunes", note l'OFDT, avec 6,8% des adolescents de 17 ans concernés contre 8,8% en 2014.

Après la hausse des consommations constatée de 2014, cette baisse générale, tous produits confondus, doit être analysée "avec précaution", a souligné Stanislas Spilka, responsable des enquêtes statistiques à l'OFDT, lors d'un point presse. "Les adolescents sont pleins de surprise, leurs comportements sont très variables, soumis aux effets de mode", a-t-il ajouté.

"Présupposer que la partie est gagnée est faux", a averti de son côté Nicolas Prisse, président de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca).

Pointant "le noyau dur de jeunes qui consomment beaucoup, et beaucoup trop" de cannabis, il a appelé à maintenir la "vigilance" et la "mobilisation collective" face à des résultats "qui peuvent être encore fragiles".

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