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Le patron d'Eurowings rassure les syndicats, mais la marque Brussels Airlines pourrait en partie disparaître...

Il n'y pas de projet de changer la marque Brussels Airlines à court terme et celle-ci subsistera dans l'immédiat, tout comme l'entreprise en tant qu'home carrier" pour la Belgique tant pour le moyen que le long courrier, a assuré mercredi Thorsten Dirks, le CEO d'Eurowings, après avoir rencontré les syndicats et les travailleurs de la compagnie aérienne belge. Il n'y a en outre aucune raison de supprimer des vols depuis Bruxelles. Le patron allemand entend surtout faire croître davantage le business des deux compagnies.

La marque Brussels Airlines continuera à exister dans l'immédiat, en tous les cas pour les 12 prochains mois. A charge pour la direction de l'entreprise de se pencher sur la question dans les mois à venir. "Il y a eu beaucoup de rumeurs ces derniers jours, mais Brussels Airlines reste une compagnie belge. L'entreprise fait à présent partie de Eurowings Group et il est très important pour nous qu'elle rencontre le plein succès dans le futur. Nous voulons qu'elle bénéficie bien plus de notre collaboration", explique Thorsten Dirks.

Son entreprise est la compagnie rencontrant la croissance la plus rapide en Europe pour le moment, insiste-t-il, glissant que l'on devrait voir davantage d'avions Eurowings atterrir à Zaventem à l'avenir.

Le changement de direction à la tête de Brussels Airlines est donc finalement la principale nouveauté pour le moment. C'est une divergence de vues sur la vision d'avenir de la compagnie qui a mené à cette décision. "L'ancienne direction soutenait le stand alone pour le futur alors que nous estimons qu'il est plus bénéficiaire pour l'entreprise de faire partie d'un plus grand groupe. Il y avait une incompatibilité entre individus, c'est tout", soutient le CEO, qui souhaite à présent ouvrir un nouveau chapitre pour la compagnie.

Un centre d'excellence du long courrier

L'Allemand veut ainsi continuer à connecter Bruxelles au reste du monde et cela se fera via Brussels Airlines, dit-il. L'ex-Sabena deviendra d'ailleurs un centre d'excellence pour le long courrier pour le groupe Eurowings, la filiale de Lufthansa n'effectuant pas (encore) de tels vols pour le moment. Les premières liaisons intercontinentales d'Eurowings devraient démarrer début avril depuis Düsseldorf.

La compagnie belge sera en outre un centre de compétences pour l'Afrique pour l'ensemble du groupe Lufthansa, qui veut se développer sur ce continent, a ajouté Thorsten Dirks. "Il n'y a donc aucune raison de supprimer des liaisons au profit de l'Allemagne, ni pour le long ni pour le moyen courrier, et il n'y a pas de projet allant dans ce sens", clame-t-il.

Les affaires se poursuivront comme d'habitude, de nouvelles destinations pourraient voir le jour et des fréquences être adaptées. Il y aurait pu y avoir davantage de vols depuis Bruxelles durant la prochaine saison d'été, mais les limitations en termes de développement se justifient par le manque d'équipages et d'avions adéquats basés à Bruxelles, selon le CEO. La flotte de Brussels Airlines est en effet constituée de 10 appareils long courrier et de 40 autres pour les vols plus courts. Il faut aussi qu'une nouvelle destination se justifie commercialement et qu'elle soit profitable, confie-t-on chez Brussels Airlines.

Eurowings cherche 3.000 profils !

D'ici là, Eurowings va se concentrer sur le lancement de ses activités long courrier depuis Düsseldorf, où il n'y a plus de liaisons intercontinentales depuis la faillite d'Air Berlin et où un trou doit dès lors être rempli rapidement avant que la concurrence n'en profite. "Il faut optimiser les coûts. On ne parle pas de low cost mais bien du coût le plus bas possible. Il n'est pas question d'un Ryanair à la belge", promet Thorsten Dirks.

Dans ce cadre, il pourrait y avoir certains changements, principalement concernant le personnel au sol (support et administration), concède-t-il toutefois. Des fonctions pourraient ainsi être relocalisées sur un autre site. Le patron allemand ne peut dès lors pas donner de garanties pour l'emploi à ce stade.

Le personnel volant ne doit, lui, pas s'inquiéter, le groupe Eurowings cherchant 3.000 personnes et le groupe Lufthansa 8.000, souligne encore Thorsten Dirks. Promettant d'apporter davantage de chiffres d'ici quelques semaines, il reviendra à Bruxelles le 12 mars afin de présenter un plan global sur la stratégie d'Eurowings et son impact plus concret pour Brussels Airlines.


Les syndicats restent inquiets

"En gros, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, mais il y a beaucoup d'incertitudes" résume Didier Lebbe, secrétaire permanent CNE. "Toutes les compagnies aériennes en Europe font d'importants bénéfices, sauf Brussels Airlines, nous a-t-on dit. Or, Eurowings veut que le business soit très rentable."

Les organisations syndicales se veulent dès lors prudentes et attentives. Elles attendent avec impatience le 12 mars, date à laquelle le patron d'Eurowings reviendra à Bruxelles avec un plan plus détaillé pour l'avenir des salariés de la compagnie belge.

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