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Ils veulent creuser jusqu'à cent mètres de profondeur dans le sol bruxellois: "Ces roches-là, elles ont un bon potentiel"

La Région bruxelloise aimerait promouvoir la géothermie, une source d'énergie verte et renouvelable. Pour cela, elle doit sonder ses sols au-delà de 100 mètres. Un projet scientifique mené en ce moment notamment à Anderlecht. Simon François avec Xavier Gérard.

Direction le sous-sol bruxellois. Ce matin, le forage atteint environ 40 mètres. C'est une couche assez connue des scientifiques. L’objectif, c’est d’aller plus loin, jusqu’à 120 mètres, à la découverte de roches jusqu’ici inexplorées. "On a un objectif d’aller un peu plus profond et de découvrir des roches à partir de 60 mètres qu’on ne connait pas très bien. Ces roches-là, on pense qu’elles ont un bon potentiel pour la géothermie donc l’idée c’est de les caractériser et de faire toute une série d’analyses dessus" explique Estelle Petitclerc, chercheuse en géothermie à l’Institut des sciences naturelles.


50 mètres, 14 degrés

A 50 mètres de profondeur, la température est constante : 14 degrés toute l’année. Une source de chaleur qui permet de refroidir les bâtiments en été et de les chauffer en hiver. "C’est suffisant à condition d’avoir une pompe à chaleur en surface, précise Pierre Gérard, spécialiste en géotechnique à l’ULB. Cette pompe à chaleur alimentée en électricité va augmenter la température de votre fluide. Votre fluide qui arrive à 14° du sous-sol va ressortir à 30, 35°".


Ils cartographient le sol pour attirer les investisseurs

En Région bruxelloise, environ 40 bâtiments seulement utilisent la géothermie. Une technologie renouvelable, trop méconnue selon les chercheurs. Pour la populariser, leur solution : cartographier le sol. "On a aussi une grande partie exploratoire pour fournir aux installateurs le plus de données possible pour le sous-sol. Pour que les projets soient bien dimensionnés et que, in fine, ils soient rentables" ajoute Estelle Petitclerc. Et les caractéristiques des sols bruxellois sont autant d’avantages. "Ici à Bruxelles on a la chance de rencontrer sur les 50, 100 premiers mètres des sols mous donc faciles à forer. Dans ce sens-là, le potentiel peut être intéressant. En Wallonie on va rentrer beaucoup plus vite dans de la roche donc plus dur à forer. Cela complique certaines installations" détaille Pierre Gérard.

Ce projet de recherche est financé par l’Europe et la Région bruxelloise. La carte des sous-sols bruxellois est attendue d’ici environ 3 ans.

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