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Photos de Kate Middleton seins nus dans Closer: le magazine fait appel de l'amende maximale qui lui a été infligée

Les photos avaient suscité l'ire de la couronne britannique: l'amende maximale de 45.000 euros a été requise en appel mercredi à Versailles à l'encontre de deux dirigeants du magazine Closer, qui avaient publié en 2012 des clichés de Kate Middleton seins nus lors de vacances dans le sud de la France.

"Il s'agit du N°379 du magazine Closer, de la couverture du magazine et de 14 photographies qui se trouvent pages 2 à 6, accompagnées de textes...", détaille sobrement le président de la cour d'appel en début d'audience.


Bain de soleil en monokini

A la Une de ce numéro, diffusé dans les kiosques français le 14 septembre 2012: la duchesse de Cambridge prenant un bain de soleil en monokini, au bord de la piscine d'un domaine du Luberon. A ses côtés, son mari le prince William, deuxième dans l'ordre de succession au trône.

Les clichés avaient provoqué l'indignation Outre-manche: le palais royal avait publié un communiqué ulcéré et le couple princier avait obtenu en urgence de la justice française l'interdiction de toute nouvelle diffusion des images, que même les tabloïds anglais s'étaient refusés à publier.

Après une longue instruction, la directrice de la rédaction Laurence Pieau et le directeur de la publication Ernesto Mauri ont été sévèrement condamnés en septembre 2017 pour "complicité" ou "divulgation" d'un document "atteignant à l'intimité de la vie privée": 45.000 euros d'amende chacun et 100.000 euros de dommages et intérêts.


"Au mauvais endroit au mauvais moment"

Ils ont donc fait appel, tout comme les deux photographes que la justice a désignés comme les auteurs des clichés incriminées. Mais "nous ne sommes pas les auteurs de ces photos", a maintenu mercredi à la barre l'un d'entre eux, Dominique Jacovides, seul prévenu présent à l'audience.

"Je crois que le seul tort que nous avons eu c'est d'être au mauvais endroit au mauvais moment", a-t-il poursuivi, détaillant, à la demande du président, son travail et la définition du terme "paparazzi" - qui vient du film La Dolce Vita du réalisateur italien Federico Fellini.


"Il me rappelle le harcèlement de ma mère Diana"

C'est "un peu contraint et forcé" que les parties civiles se trouvent en appel, précise en préambule Me Jean Veil, l'avocat du couple princier, enchaînant sur une déclaration écrite du prince William: l'épisode a été "particulièrement douloureux parce qu'il me rappelle le harcèlement qui est à l'origine du décès de ma mère Diana", avait alors écrit le prince.

"Ces photos sont toutes plus laides les unes que les autres" et "on y ajoute des légendes qui sont dégoutantes", s'indigne l'avocat, en lisant quelques unes à voix haute dans un exemplaire de Closer.

"On a une atteinte absolument inadmissible non seulement à la vie privée et à l'intimité des deux personnes, mais en plus une atteinte à la dignité de la femme", estime l'avocat général Marc Brisset-Foucault, requérant la confirmation de la peine de première instance: 45.000 euros pour chaque dirigeant de Closer.

En ce qui concerne les photographes, des "éléments techniques démontrent" leur culpabilité, assure-t-il, demandant 10.000 euros d'amende dont 2.000 euros avec sursis - contre 10.000 euros dont 5.000 avec sursis en première instance.


"Tragédie grecque"

On essaye d'en faire une "tragédie grecque" mais "c'est une minuscule affaire", réplique François Blistene, avocat des deux photographes. "Ces photos, il ne les ont pas prises": les enquêteurs ont trouvé "les deux dindons de la farce", résume-t-il.

"Cette histoire pose un certain nombre de problèmes, notamment le problème de la liberté de la presse", plaide Me Paul-Albert Iweins pour le magazine Closer, qui assène: "La famille royale d'Angleterre vit de son image et de la gestion de son image".


"Pudibonderie"

"On voit une jeune femme seins nus sur le bord d'une piscine, voilà le scandale abominable !", s'exclame-t-il, parlant de "pudibonderie" et d'une "scène banale".

"C'est au contraire très flatteur", juge-t-il, regrettant seulement "le ton des légendes". Mais "on a bien droit à quelques licences, même si elles ne sont pas poétiques", ajoute-t-il, avant de demander la relaxe ou, au moins, une réduction des amendes et dommages et intérêts.

A l'issue de l'audience, la cour d'appel a mis sa décision en délibéré au 19 septembre.

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