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Dossier royal: le prince Laurent se rebelle... et compare son cas au harcèlement scolaire

Patrick Weber livre son dossier royal de la semaine.

Fin de la tempête princière ? Le prince a finalement décidé de ne pas attaquer le député N-VA Peter Buysrogge qui l’a mis en cause. C’est son avocat qui a mis les points sur les ‘i’ : "En réalité, il visait seulement le fait que le rapport annuel 2017 du prince ne mentionne pas sa visite à la réception de l'ambassade de Chine du mois de juillet 2017".

L’avocat revient aussi sur la fameuse Loi dotation qui précise les règles du jeu en la matière: "Dès lors que la Loi dotation n'impose à aucun membre de la famille royale que ce rapport soit exhaustif, cette accusation pénale était évidemment sans aucun fondement et visait seulement à salir l'image du prince en Belgique et à l'étranger".

Pour autant, Laurent prévient… S’il renonce à une action en justice, il est prêt à le faire "immédiatement et sans autre avertissement" pour tous ceux qui formuleraient encore son égard des propos "diffamatoires ou calomnieux". On le comprend bien à ces mots : un parlementaire prévenu en vaut deux. Avis aux amateurs…

Oui, le prince Laurent était à bout

D’où est venue la guerre entre le prince Laurent et le député N-VA Peter Buysrogge ? Son Altesse voulait attaquer l’homme politique en diffamation s’il ne présentait pas des excuses claires et sincères. L’objet du litige ? Le député l’avait accusé d’avoir rédigé un faux rapport sur l’état de ses activités en 2017. Il mentionnait l’absence de mention de la présence du prince à la fameuse réception à l’ambassade de Chine qui avait mis le feu aux poudres. Le rapport ne parlait pas de l’activité chinoise mais pointait une visite à la fédération professionnelle des exploitants de friteries. Pour ceux qui ne douteraient encore, nous sommes bien en Belgique…

Nos confrères du Nieuwsblad ont recueilli les réactions d’un prince à bout : "Cela doit maintenant s'arrêter. Buysrogge ne va pas être le dernier politicien contre qui je vais porter plainte. J'en ai plus que marre que l'on m'attaque parce que je suis le frère d'un roi". Le prince se lance même dans une comparaison qui peut surprendre: "Quand quelque chose se passe contre moi, je pense souvent aux Juifs qui étaient abattus juste parce qu'ils étaient juifs. Comment est-ce encore possible dans notre monde qu'une personne est accusée juste parce qu'elle appartient à une famille ou à un groupe de personnes ? Cela commence par le harcèlement et cela finit par la haine". Harcèlement, haine, les mots sont lourds… et Laurent les a bien choisis.


Oui, le prince Laurent exige le respect

Laurent n’a jamais oublié ses années d’enfance. En répondant à nos confrères du Nieuwsblad, le prince évoque les cas de suicide liés au harcèlement scolaire. "Il y a plein d'étudiants qui se sont donné la mort parce qu'ils étaient harcelés sur les réseaux sociaux mais ce Peter (le député N-VA) ne le réalise pas. Pensez à tous les enfants qui se sont suicidés". Il va jusqu’à ajouter: "J'ai toujours l'image pour moi d'un enfant juif qui ne comprend pas l'Allemand. Cette image, je vais m'en souvenir jusqu'à la fin des mes jours. Cela commence avec des mots mais quand cela s'arrêtera-t-il ?".

Les mots sont forts, brutaux et ils peuvent surprendre mais, comme souvent chez Laurent, le recours à l’enfance est manifeste. Il n’a pas oublié sa propre enfance et il se félicite d’avoir offert à ses propres enfants une vie de famille apaisée et heureuse.


Oui, Peter Buysrogge a réagi

Le député N-VA n’est (forcément) pas un fan de la monarchie. Une fois encore, le prince demande des excuses bien sûr, mais aussi du respect. Laurent estime qu’il est devenu la cible privilégiée des politiques et, au premier rang d’entre eux, des séparatistes de la N-VA. Trop content de cette visibilité, Peter Buysrogge a réagi : "L'époque où la famille royale pouvait faire pression sur des parlementaires est heureusement révolue depuis longtemps. Nous sommes en 2018, pas en 1918. Il m'appartient comme parlementaire d'exercer ma fonction de contrôle, je ne me laisserai pas mettre sous pression". D’une certaine manière, ceux qui s’en prennent à lui s’attaquent aussi à l’enfant qu’il a été. Après tout, n’avons-nous pas tous gardé en nous une part d’enfance ?


Oui : la monarchie est une cible de la N-VA

Où en sont le parti et la couronne ? Depuis son arrivée au gouvernement, la N-VA a plutôt mis en sourdine son hostilité à la monarchie. On se souvient d’une prestation de serment peu traditionnelle dans la grande galerie du palais royal au cours de laquelle des ministres avaient prêté serment en faisant le "V" de la victoire qui avait été leur slogan de campagne. Mais depuis lors, la couronne a été plus ou moins épargnée, conformément aux engagements de mise au frigo du communautaire pris lors de la constitution de la coalition.

Dès lors, le parti nationaliste privilégie les petites actions individuelles… pour ne pas dire individualistes. Des skuds qui sont lancés de temps à autre… histoire de rappeler les fondamentaux du mouvement politique. Et parmi les cibles au sein de la dynastie, la figure du prince Laurent est bien sûr la plus facile à atteindre. Il y a fort à parier que d’autres escarmouches suivront…

Par Patrick Weber
Chroniqueur royal RTL


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