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Isabelle Adjani martyrisée par un réalisateur: "À la fois ça me dégoûtait, et en même temps, j'ai fait la soumise dans la grotte"

Isabelle Adjani a accordé une longue interview au magazine Inrocks. L'actrice, en pleine promotion pour le film 'Le monde est à toi", s'est confiée sur ses souvenirs de tournage. La femme de 63 ans a fait des révélations sur les réalisateurs Roman Polanski et Andrzej Zulawski.


"Il comptait bien jouer à me déstabiliser"

Isabelle Adjani a parlé du comportement de Roman Polanski sur le tournage du film "Le Locataire' en 1976. "L'autre jour m'est revenu un épisode que j'avais oublié. Ça s'est passé sur le tournage du Locataire de Polanski (en 1976). Roman, quand il jouait dans ses films, entrait en concurrence avec les autres comédiens. C'était assez pénible. Un matin, je devais tourner une scène à laquelle je m'étais préparée par l'épuisement. J'avais choisi de ne pas dormir de la nuit. J'ai marché dans Paris jusqu'au matin pour être dans l'état d'effondrement nerveux requis par la scène. Roman a 'vu' et s'est mis à sans cesse retarder le tournage de la scène, il comptait bien jouer à me déstabiliser, me décourager, me démotiver. C'était limite. J'avais peur de ne plus avoir les quelques forces nécessaires pour jouer l'absence de forces", a précisé la star au magazine Inrocks.

Cette dernière a ajouté qu'elle avait demandé de l'aide à son père: "Je l'ai appelé. J'avais besoin qu'il m'aide à tenir. Il est venu sur le plateau, s'est mis dans un coin. Il m'encourageait du regard, il était là pour moi (...) Ça a été un grand moment de complicité avec lui".


"Il faut vraiment être d'une extrême jeunesse"

L'artiste a raconté les coulisses du tournage du film "Possession" d'Andrzej Zulawski (décédé en 2016). Grâce à ce rôle, elle a obtenu le Prix d'interprétation féminine à Cannes en 1981 et le César de la meilleure actrice en 1982. Pourtant, elle avoue qu'elle ne tournerait plus jamais dans ces conditions.

Image du film Possession

"Je travaillais avec un metteur en scène, Zulawski donc, qui était encore beaucoup plus déchaîné que son sujet. Il se donnait en spectacle dans son spectacle, il hystérisait le plateau quotidiennement pour que la contagion opère. Il faisait danser à l'équipe une rumba de démence qu'il justifiait en nous expliquant qu'elle nous évitait de sombrer, surtout moi, et que de fait il fallait faire en sorte que sa cadence ne retombe jamais. J'étais très consciente de la perversité qui se jouait. À la fois ça me dégoûtait, et en même temps, j'ai fait la soumise dans la grotte, j'ai marché dans le long tunnel qui menait à ce que devait être le film", a détaillé Isabelle Adjani, avant d'ajouter: "Il me serait impossible aujourd'hui de faire un film dans des conditions délétères, de tourner avec un cinéaste aussi 'intoxicant' que Zulawski. Il faut vraiment être d'une extrême jeunesse ou antiféministe ou en mal d'exister pour croire au bénéfice de se faire manipuler et martyriser", explique-t-elle.

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