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Cyril Hanouna sur l'Affaire Mila: "Je n'aime pas trop qu'on rigole ou qu'on insulte des religions" (vidéo)

L'affaire Mila, adolescente cible d'innombrables menaces de mort pour avoir violemment critiqué l'islam, remet en lumière le "droit au blasphème" en France, premier pays d'Europe à l'avoir érigé. "Votre religion, c'est de la merde. votre Dieu, je lui mets un doigt dans le trou du cul, merci, au revoir", avait lancé Mila, une lycéenne de 16 ans, dans une vidéo diffusée le 18 janvier. L'ado, qui dit avoir réagi à des insultes d'un garçon éconduit la traitant de "sale lesbienne", a déclaré lundi sur TMC ne "pas regretter" ses propos. En revendiquant son "droit au blasphème", la lycéenne a situé le débat sur le terrain toujours sensible de la laïcité: un principe que les Français ont très à coeur.


L'échange vif, parti d'une petite chambre d'adolescente, est devenu une affaire nationale dans une France toujours en pleine réflexion sur la place de l'islam, deuxième religion du pays avec près de 9% de la population. 

Menacée de morts, harcelée, Mila a dû être extraite de son école et fait l'objet avec sa famille d'une "vigilance particulière, pour les protéger, de la part de la police nationale", a indiqué le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner. 

Mardi soir, Cyril Hanouna et ses chroniqueurs sont revenus sur l'affaire sur le plateau de Touche pas à mon poste.

Pour l'animateur, "Mila, c'est une ado de 16 ans qui devrait se faire oublier pendant quelques semaines et pendant plusieurs mois pour reprendre une vie normale". 

"Mais je pense que ce n'était pas une bonne idée d'aller faire une émissionOn l'avait demandé nous aussi sur Balance ton Post, mais je pense qu'on n'aurait regretté de l'avoir prise car je pense que pour elle ça peut être dévastateur", a lancé Cyril Hanouna. "C'est juste une jeune fille de 16 ans qui a dit des mots qui sont, pour moi, inadmissibles, je ne supporte pas ce genre d'insultes. Je n'aime pas trop qu'on rigole ou qu'on insulte des religions. C'est vrai que c'est le droit au blasphème, mais elle ferait mieux de se calmer et rester dans son coin pour que tout rentre dans l'ordre", a-t-il ajouté.


Mila ne sera pas poursuivie

"La France est la première nation d'Europe qui abolit le délit de blasphème", dès la Déclaration des droits de l'Homme après la Révolution de 1789, souligne le politologue français Denis Lacorne dans "Les Politiques du blasphème" écrit avec Amandine Barb. 

"On a le droit d'insulter les religions, mais on ne peut pas insulter une personne ou un groupe de personnes à cause de leur appartenance religieuse", précise à l'AFP M. Lacorne, directeur de recherche au Centre de Recherches Internationales (CERI) de Paris. 

Mila ne sera ainsi pas poursuivie. "Quelle que soit la tonalité outrageante" de ses propos, ils avaient pour "seul objet d'exprimer une opinion personnelle à l'égard d'une religion, sans volonté d'exhorter à la haine ou à la violence contre des individus", a expliqué Jérôme Bourrier, procureur de la région où vit l'adolescente. 

Les enquêteurs poursuivent en revanche leurs investigations pour trouver les auteurs des menaces de mort à l'encontre de la jeune fille. 

C'est ce même droit au blasphème qui permettait à l'hebdomadaire Charlie Hebdo, cible d'un attentat islamiste au retentissement mondial en 2015 d'étriller toutes les religions, y compris l'islam. 

"Charlie moquait la religion, les symboles religieux, mais pas les musulmans eux-mêmes", explique M. Lacorne, qui met en garde: "le droit au blasphème est un vrai droit mais le risque en France c'est l'autocensure".

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