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Il faisait le premier buzz d'internet en France il y a 15 ans: qu'est devenu Kamini?

Il y a 15 ans, il faisait le buzz avec son clip "Marly-Gomont". Le premier buzz d'internet en France. "Un mec totalement inconnu du grand public qui surgit dans la lumière en quelques semaines, en quelques clics, c'est le destin", se remémore-t-il. Que devient-il aujourd'hui ? Invité du RTL info avec vous, Kamini vient parler de ses nouveaux projets.

Dans son troisième album intitulé "Troisième acte", celui qui se présente comme un chanteur de rap rural renoue avec ses origines du nord de l'Aisne en France. "Arrête de braire gamin, gueule un coup et saque din", lance-t-il dans le titre "Saque din". Du picard dans le texte que l'artiste explique : "Arrête de pleurer sur ton sort, envoie du lourd, bats toi, vas au bout de tes rêves et ne te laisse pas abattre".

Le Marly-Gomont version 2.0

En produisant le clip de cette chanson dans une bergerie avec un agriculteur, Kamini surjoue dans la caricature mais le message n'est pas au second degré. "Je viens de la ruralité et j'essaie toujours d'être authentique dans mes messages, dans ma façon de procéder artistiquement. Je viens de ce monde-là, avec des champs, des pâtures. Dans le rap tu revendiques ton quartier, ton identité", justifie-t-il. Pour lui, son titre "Saque din" est comme "le Marly-Gomont version 2.0 pour renouer avec le public et dire 'les petits jeunes, il y a du rap rural et c'est moi le patron'".

Kamini dépeint aussi dans ces titres un portrait d'une France délaissée. "Pas de transports en commun", "le désert médical", "peur des étrangers", "Front national en tête", "bienvenue dans le monde rural, on parle de ton bled que s'il y a un scandale", "à Paris ils ont Neymar et nous on en a marre" : autant de piques lancées dans son titre "Eul'Vraie France". "Les gens se sentent oubliés et en ont marre dans les petits patelins mais aussi un peu partout", assure-t-il. Avec ce titre de 2018, beaucoup affirme que Kamini a anticipé la crise des gilets jaunes. "En fait non, répond-t-il avec humilité. C'est juste que j'écris sur la psychologie humaine, en particulier sur ce qu'il se passe dans la tête des gens qui vivent à la campagne et forcément quand tu écris sur l'être humain, tes textes finissent toujours par croiser l'histoire, les faits divers ou l'actualité".

Pendant le confinement, beaucoup de gens auraient aimé être dans le monde rural

Le Picard évoque également la tendance du vote Front national dans des régions rurales. "Ce sont des votes parfois contestataires, parfois d'ignorance. Depuis tout jeune, j'ai toujours vécu cela et côtoyé ces gens-là. J'avais des potes à l'école primaire qui me disait 'mes parents votent Front national mais ton père c'est leur docteur'. Et à l'inverse, mon père disait 'ma plus grande réussite c'est quand les gens qui votent Front national viennent dans mon cabinet'".

Malgré tout, Kamini voit beaucoup de positif dans la ruralité. Il se réjouit d'avoir eu "une très belle jeunesse". "Pendant le confinement, beaucoup de gens auraient aimé être dans le monde rural. Il y a beaucoup de bienfaits dans le monde rural, c'est juste que parfois on ne nous donne pas toujours notre chance", note-t-il.

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