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La princesse Mako choisit l'amour plutôt que les privilèges de l'empire du Japon

La princesse Mako, nièce de l'empereur du Japon, s'est mariée mardi après des années de controverse au sujet de son union avec son fiancé roturier Kei Komuro, renonçant à une importante indemnité financière et prévoyant de déménager aux Etats-Unis.

"Les documents matrimoniaux ont été présentés et acceptés", a déclaré mardi un représentant de l'Agence impériale à l'AFP. Dans la matinée, la télévision japonaise avait montré Mako quittant la résidence impériale d'Akasaka à Tokyo et faisant ses adieux à sa famille, s'inclinant devant ses parents et embrassant sa soeur.

"Kei est un être irremplaçable", a indiqué Mako dans une déclaration retransmise en direct à la télévision. "J'aime Mako", a proclamé son époux, et "j'aimerais dorénavant être au côté de l'amour de ma vie".

Mais l'union de la nièce de l'empereur Naruhito, qui a eu 30 ans ce week-end, et de M. Komuro, qui travaille pour un cabinet d'avocats américain, n'a pas débuté dans les meilleures conditions, l'Agence impériale ayant précédemment indiqué que la princesse souffrait de stress post-traumatique en raison de la couverture médiatique.

Mako a enduré des années de critiques au sujet de son projet de mariage avec Kei Komuro, 30 ans également, attaqué pour des allégations selon lesquelles sa mère aurait emprunté de l'argent à un ancien fiancé et ne l'aurait pas remboursé.

Cette querelle, qui n'est toujours pas réglée, a fait scandale au Japon, où un comportement irréprochable est attendu des membres de la famille impériale.

"Rumeurs infondées"

Le mariage avait été reporté et Kei Komuro était parti en 2018 aux Etats-Unis pour y poursuivre ses études de droit. Il n'est rentré au Japon que le mois dernier.

"Il existe différentes opinions sur mon mariage avec Kei", a reconnu Mako mardi. "Je voudrais remercier ceux qui se sont inquiétés pour moi et ceux qui nous ont toujours soutenus, Kei et moi, sans écouter les rumeurs infondées", a-t-elle ajouté, soulignant avoir ressenti "peur, tristesse et douleur" à cause de ces allégations.

Malgré la tonalité médiatique négative, et quelques manifestations contre cette union, un peu plus de la moitié de la population (53%) la soutient, selon un sondage du quotidien Yomiuri publié mardi, seules 33% des personnes sondées disant ne pas la voir d'un bon oeil.

"Ces trois années ont dû être longues pour elle, donc je suis vraiment contente que ce jour soit enfin arrivé", a estimé Mayu Ogura, 30 ans, interrogée par l'AFP près du palais impérial.

"Cette ambiance est plutôt triste", a regretté Shigeru Hashimoto, 54 ans.

Comparaison avec Harry et Meghan

Le couple devrait prochainement s'installer à New York, ce qui suscite d'inévitables comparaisons avec un autre couple royal, britannique celui-là: le prince Harry et Megan Markle.

On ne sait pas encore si Mako travaillera une fois sur place, mais elle est bien qualifiée, ayant étudié l'art et le patrimoine culturel à l'International Christian University de Tokyo, où elle a rencontré M. Komuro, et a passé un an à l'université d'Edimbourg.

Elle est également titulaire d'une maîtrise en études muséales de l'université britannique de Leicester.

L'institution impériale avait précisé plus tôt ce mois-ci que la cérémonie de mariage, le banquet de réception et d'autres rituels n'auraient pas lieu et qu'un paiement forfaitaire accordé habituellement aux femmes de la maison impériale qui épousent des roturiers, et pouvant atteindre 153 millions de yens (1,2 million d'euros), ne serait pas octroyé.

Mako a perdu son titre royal lorsqu'elle et Kei Komuro ont fait enregistrer leur mariage, une situation habituelle pour les femmes de la lignée, mais elle est la première dans l'histoire du Japon de l'après-guerre à refuser l'indemnité.

Au Japon, le trône ne peut être transmis qu'aux membres masculins de la famille, et les enfants des femmes royales qui épousent des roturiers ne sont pas inclus.

La modification de ces règles a fait l'objet d'un débat et, en juillet, un groupe d'experts gouvernementaux a compilé des notes sur la question, dont une proposition visant à ce que les femmes royales restent dans la famille, même après leur mariage.

Cependant, tout changement du système risque d'être long à venir, les partisans de la ligne dure et les traditionalistes s'opposant avec véhémence à toute mesure visant
à permettre aux femmes de régner.

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